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Eric Hélary

Passionné de l’endurance

DÉCOUVREZ L’HISTOIRE CAPTIVANTE EN PDF

Toujours bon pied bon œil, Éric Hélary affiche de beaux restes, malgré le poids des années. Son nom déchaîne encore les passions, lui qui a marqué de son empreinte le paysage automobile hexagonal, en faisant partie de cette génération de pilotes français qui ont brillé dans les courses d’endurance. Après un bref passage en monoplace, il jette son dévolu sur les courses d’endurance, où il va faire des étincelles, en épinglant les 24 Heures du Mans, le point d’orgue de son palmarès, dès sa première participation, sur une légendaire 905. À l’orée de sa carrière de pilote, il lance l’écurie Still racing, spécialisée dans la préparation de véhicules historiques qui participent à des courses d’endurance, comme Le Mans Classic.

Dans cet entretien accordé à Gentlemen Drivers Magazine, Éric Hélary retrace son riche parcours de pilote d’endurance, marqué par 11 participations à la course mancelle et une victoire emblématique dès sa première année.

Étiez-vous passionné de voitures depuis l’enfance ?

Ma famille baigne dans l’automobile depuis des décennies. Mon arrière-grand-père fut chauffeur de René Coty (président de la République) et mon grand-père, essayeur chez Citroën, alors que mon père pilotait en coupe Gordini.

Vous rappelez-vous de votre première voiture ?

Oui, bien sûr. C’était un coup de cœur : une Renault 5 GTL, à bord de laquelle j’ai donné mes premiers coups de volant.

Comment avez-vous mis le pied à l’étrier, en sport mécanique ?

J’ai commencé à roder les moteurs de mon papa, qui pilotait en karting. Et je me suis lancé dans la compétition en 1979, dans la même discipline.

Quels résultats avez-vous réalisés en compétition ?

Essais LMES
Castellet 1 et 2 avril 2005
© Clément Marin

J’ai été champion de France Junior en karting durant 3 années consécutives de 1984 à 1986. Par la suite, je me suis lancé dans la Formule Ford et gagné en 1986 le volant Elkron à Montlhéry et devenu champion de France de Formule Ford en 1988, avec 9 victoires. J’ai signé pour la saison 1989 chez Oreca , l’écurie d’Hughes de Chaunac et participé au championnat de France de Formule 3, que j’ai gagné l’année suivante, avec l’écurie Formula Projet. Enfin, je compte 11 participations aux 24 h du Mans, sanctionnées par une victoire et 4 podiums. Au total, j’ai gagné plus de 70 courses.

Pourquoi avez-vous abandonné la monoplace au profit de l’endurance ?

J’avais signé un contrat pour piloter en Formule 1 et l’écurie a cessé son activité juste avant le début de saison. J’ai décidé de partir en spider chez Peugeot. En 1992, je suis devenu champion d’Europe et vice-champion de France dans la Formule Peugeot 905 Spider. J’ai décroché également la deuxième place lors de la dernière manche du Championnat du monde des voitures de sport 1992 à Magny-Cours, en partageant le volant de la 905 n° 71 avec Christophe Bouchut. L’année suivante, j’ai remporté le titre de champion de France dans la Formule Peugeot Spider 905. À partir de 1994 et jusqu’en 2005, j’ai participé au Championnat de France de Super tourisme, finissant régulièrement second, au volant de voitures Opel et Peugeot. J’ai participé parallèlement aux championnats BPR en 1995, en STW en 1998 et 1999, et au DTM en 2000. J’ai par ailleurs goûté aux courses sur glace, où je me suis constitué un palmarès : victoire en 1996 des 24 Heures de Chamonix, avec Markku Alén sur l’Opel Astra et en 1997 les 24 Heures de Spa, avec Didier de Radigues et Marc Duez sur BMW 320i, terminant la même année second du Trophée Andros sur Opel Tigra. En 2006, je me suis imposé lors du Test du Mans et terminé 15 jours plus tard deuxième des 24 heures du Mans, avec Loeb et Frank Montagny. La même année, j’ai remporté les 1.000 kilomètres du Nürburgring sur la voiture d’Henri Pescarolo, avec Jean-Christophe Boullion et Emmanuel Collard.

Les 24 heures du Mans suscitaient votre intérêt quand vous étiez encore jeune ?

Au contraire, je ne m’intéressais pas du tout au Mans. Je croyais, à tort, que Le Mans était une course lente, réservée aux pilotes qui n’avaient plus de volant en Formule 1. Quand j’ai disputé moi-même Le Mans, je me suis rendu compte que ça roulait vite, que les voitures étaient de vraies bêtes et que l’endroit était magique. Je n’ai vraiment découvert Le Mans qu’en 1993, l’année de ma victoire ! Une victoire suivie de dix échecs. J’ai eu la possibilité de faire trois autres podiums par la suite mais jamais de gagner à nouveau.

Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ?

Avant de participer au Mans avec Peugeot, j’avais déjà fait le baptême du feu, en bouclant sept simulations de 24 heures au Paul Ricard. Je connaissais très bien la Peugeot 905. Mes premiers tours sur le circuit du Mans se sont passés sans la moindre anicroche. Mais une petite once d’angoisse persistait, car quand on passe toutes les vitesses de la 905 et qu’on se retrouve à 380 km/h, là on se dit que ça va vraiment vite. Je me suis rendu compte que ce n’était pas la même sensation de vitesse au Paul Ricard. En arrivant dans les Hunaudières, l’adrénaline est à son comble. À l’évidence, Le Mans est un circuit différent des autres. Même quand on connaît bien le circuit, on peut encore y faire la différence. Et on ne doit pas omettre une notion de danger qu’on ne retrouve pas sur un autre circuit. Avec la 905, c’est 240 km/h de moyenne sur 24 heures !

Quel pilote des 24 Heures du Mans vous fait rêver ?

Indubitablement, Tom Kristensen. J’ai eu la chance de rouler avec lui, c’est quelqu’un que je respecte beaucoup. J’avais également roulé contre lui en Super tourisme. Il a toujours été très bon. Il a su faire la différence quand il le fallait.

Quelle différence en termes de pilotage y a-t-il entre la monoplace et l’endurance ?

En monoplace, ce sont des courses assez courtes et donc on pilote pour une efficacité maximum, sans économiser sa monture. La difficulté des courses d’endurance, c’est qu’elles mobilisent l’énergie et la concentration du pilote plus longtemps. 10) Vous avez remporté le Mans en 1993 au volant de la Peugeot 905.

Quels ont été les facteurs de cette réussite ?

En 1993, Peugeot participait pour la troisième fois au Mans. La marque avait déjà remporté l’épreuve en 1992 et nous étions prêts pour 1993. Tout était parfait : Au niveau du management, Jean Todt était le patron et côté technique, André de Cortanze était le chef ingénieur. En plus, on avait une équipe de pilotes chevronnés (Jabouille Alliot Baldi Brabham Dalmas Warwick Brundell Bouchut et moi-même). Nous avions, en outre, fait sept tests d’endurance de 24 h au Castellet.

Gardez-vous dans votre garage les voitures avec lesquelles vous avez gagné des courses ?

Malheureusement non, j’ai simplement la R 12 Gordini de mon papa, qui me rappelle de bons souvenirs. Pouvez-vous nous raconter quelques anecdotes croustillantes que vous avez gardées en mémoire de vos courses ? Ce que je garde en mémoire c’est que j’ai failli sortir de la piste à quelques heures de l’arrivée en 1993 sur une plaque d’huile laissée par un concurrent. C’était très chaud, mais en somme rien d’extraordinaire, puisque le sport automobile est par essence un sport de risque et d’adrénaline.

Avez-vous déjà été confronté à un accident spectaculaire, qui vous a poussé à vous remettre en question par rapport au risque du sport auto ?

Oui, malheureusement, j’étais présent lors de l’accident mortel de Sébastien Enjolras aux 24 heures. Ce fut tragique et bouleversant, mais j’ai toujours su que le sport automobile était dangereux.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le sport mécanique d’endurance ?

Je suis très proche de l’endurance, qui reste ma passion. Je commente d’ailleurs depuis de nombreuses années les 24 heures du Mans pour Eurosport. Cette année, le centenaire des 24 h du Mans sera une année exceptionnelle, avec une belle brochette de sportives de haute voltige : Porsche, Toyota, Ferrari, Chevrolet, Aston Martin, Peugeot, Porsche, Cadillac, Glickenhaus …

Vous êtes le patron de Still Racing, écurie automobile spécialisée dans la préparation de véhicules historiques qui participent à des courses d’endurance, comme Le Mans Classic. Pourquoi cette reconversion ?

Après mes années en tant que pilote professionnel, je souhaitais rester dans la course automobile. Mon diplôme de technicien supérieur, allié à ma passion ne laissait que peu de place à la question. Au final, j’y ai trouvé mon compte, puisque je suis resté en contact avec le sport auto d’endurance.

Avez-vous constaté un engouement pour ce genre d’épreuves ?

Les épreuves historiques connaissent un succès retentissant. Tous les week-ends, des épreuves sont organisées et les plateaux sont pleins. Par exemple, Le Mans Classic et le Tour auto déplacent toujours beaucoup de férus des voitures de courses classiques.

Quelles sont parmi les voitures anciennes ou modernes, celles qui vous fascinent le plus ?

La 905 est bien évidemment une de mes autos favorites, mais j’adore aussi la Jordan verte pilotée par Schumacher.

Quels sont vos hobbies ?

J’adore le golf et les balades en moto.

Biographie :

1966 : Naissance à Paris.
1979 : Démarre la compétition en karting.
1993 : Remporte les 24 heures du Mans dès sa première participation, au volant d’une Peugeot 905.
2009 : Lance l’écurie Still racing spécialisée dans la préparation de véhicules historiques qui participent à des courses d’endurance.

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