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Patrick Peter

DÉCOUVREZ L’HISTOIRE CAPTIVANTE EN PDF

Qui dit compétitions de voitures historiques, dit Patrick Peter. L’organisateur de manifestations automobiles s’occupe des plus beaux évènements en France et en Europe. Au fil des années et grâce à une incroyable pugnacité, le Français est devenu le plus grand organisateur européen d’événements automobiles classiques et le label «Peter Auto» est devenu une marque d’excellence.

Ce moral inoxydable lui a permis d’avoir, de tout temps, quelques longueurs d’avance sur ses concurrents : Tour de France Auto, Pau Historique, Ronde du Ventoux, Classic Endurance Racing, Spa Classic, Dix Mille Tours, tout cela, c’est lui. Mais de l’avis de tous, son plus beau succès reste Le Mans Classic. Il fallait un gros enthousiasme, une certaine témérité, un soupçon d’inconscience et une capacité financière pour faire venir au bas mot 400 à 500 voitures de course des quatre coins du monde (et le double de pilotes, afin de constituer des équipages), ainsi que quelques milliers d’autres autos en exposition dans les paddocks. Au bout de cette folie, Le Mans Classic est devenu la plus grande course historique du monde, tout simplement. Dans cet entretien accordé à Gentlemen Drivers, ce grand nom de la compétition automobile classique revient sur son parcours, ses heures de gloire, ainsi que sur les avatars qui ont parfois freiné ses avancées.

Avez-vous attrapé le virus de la passion de l’automobile dès votre enfance?

Dans mon cas, parler de véritable passion pour l’automobile pendant mon enfance serait un peu fort. Je parlerais plutôt d’un intérêt pour l’automobile à l’instar de tous les enfants de ma génération. A cet âge, l’automobile représente quelque chose d’extraordinaire et de très attractif. Et même si j’étais un peu précoce en restaurant ma première voiture (une Peugeot 201 offerte par un voisin) vers l’âge de quatorze ans, jamais je n’avais envisagé de faire carrière dans l’automobile. Ce qui me taraudait l’esprit pendant mon enfance et jusqu’à la vingtaine, c’était plutôt la voile, à laquelle je vouais une grande passion et que j’ai longtemps pratiquée.

Quelle a été votre première voiture ?

La Peugeot 201 que j’ai eu le plaisir de restaurer et qui m’a permis de mettre le pied à l’étrier dans ce domaine. Puis j’ai fait l’acquisition d’une Fiat 128, mais qui était dans un état déplorable. Ensuite, ma première belle voiture fut une BMW 2002 Ti.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la voiture de collection ?

L’intérêt pour la voiture de collection était le fruit d’un pur hasard. En effet, nous avons été contactés en 1983 par l’ASAVE (Association automobile des véhicules d’époque), afin de les accompagner dans la prospection d’annonceurs pour les Coupes de l’Âge d’Or, qui se déroulaient alors sur le circuit de Montlhéry. À l’époque, ma société, Peter & Associés était spécialisée dans les RP. Pour nous, c’était la découverte d’une toute nouvelle activité, qui nous obligeait à une adaptation de notre savoir-faire. Notre démarche a consisté à persuader l’ASAVE de la nécessité d’opérer des changements, pour drainer des partenaires. Ces changements d’organisation et de cap se sont révélés payants, puisque deux ou trois ans plus tard, nous avons réussi à attirer LANVIN, qui est devenu le partenaire principal de l’évènement, rebaptisé Grand Prix de l’Age d’Or Lanvin. Et ce ne fut que le début, Puisque d’autres partenaires prestigieux ont suivi. Le résultat des courses a été que, l’événement s’est hissé au rang de la deuxième plus importante manifestation du genre en Europe, après le Oldtimer Grand Prix au Nürburgring, à la fin des années 80.

Comment faisiez-vous pour dénicher vos voitures ?

Je tiens à clarifier une chose d’emblée. Je ne suis pas un féru des voitures classiques. Donc, pour moi la période, la marque et le modèle importent peu. Je ne me considère pas comme un collectionneur et je ne vais donc pas chercher une voiture en particulier. Je fonctionne plutôt au coup de coeur. Cela peut se produire lors d’une vente aux enchères, de bouche à oreille…

Comment procédiez-vous à la restauration de vos voitures ? Le faisiez-vous par vous-même ou avec l’aide de professionnels ?

Comme je l’ai souligné précédemment, ma première expérience remonte à l’époque où un voisin m’avait offert une Peugeot 201. Quoiqu’elle fût imparfaite, elle m’a permis d’apprendre à mieux connaître les rouages d’une voiture et de maîtriser son fonctionnement. Personnellement, j’apprécie la mécanique, mais faute de temps, je n ai pas pu en approfondir la connaissance et je le regrette aujourd’hui.

Comment a émergé l’idée d’ouvrir «Peter Auto» ?

L’idée de créer Peter Auto a éclos en 1993, juste après avoir lancé le Tour Auto en 1992. La réussite de l’évènement dès sa première année nous a encouragés à développer une activité automobile à part entière, dans le cadre d’une nouvelle société, baptisée Peter Auto.

Le passage de la voiture de collection à l’organisation d’événements tels que le Tour Auto ou le Mans Classic était-t-il naturel ?

Oui, je peux dire que la transition était on ne peut plus fluide. Lorsque nous avons arrêté le Grand Prix de l’Age d’Or, nous cherchions à créer un évènement de belle envergure. C’est à ce moment-là que l’idée a germé et nous avons créé le Tour Auto.

Faire revivre des monuments tels que le Tour Auto, était-ce évident ?

Quand nous avons relancé le Tour Auto il y a 20 ans, il fallait bien aller chercher les concurrents. C’est un travail qui s’est fait petit à petit. Ensuite, la notoriété de l’épreuve a fait qu’il y a eu de la demande spontanée.

Quelles sont aujourd’hui les caractéristiques du Tour Auto ?

Nous avons su rester une véritable épreuve sportive, que chacun peut vivre à son rythme. Le Tour est resté fidèle à sa tradition, plus que centenaire, tout en ayant su évoluer avec son époque. Ainsi, nous nous sommes mis au goût du jour en installant nos propres contrôles radars aux endroits que nous jugeons dangereux, la plupart du temps situés en ville. Les contrevenants récolteront de lourdes pénalités !

Parlez-nous de votre aventure avec la course de Pau…

Je suis arrivé dans le paysage palois en 2010, au moment de la pause de l’événement, lorsque la maire Martine Lignières-Cassou avait estimé qu’il fallait trouver une nouvelle formule à cette institution paloise. On m’avait donc choisi pour relancer la manifestation. C’est ce que j’ai fait, en créant deux week-ends événement (l’historique et le classique), en assurant le retour des monoplaces et en ajoutant une innovation qui depuis a fait son chemin, à savoir le Grand Prix électrique.

Et quelle est la nouveauté pour le Mans Classic 2016 ?

Déjà riche de quatre plateaux de courses historiques remarquables Classic Endurance Racing, Sixties’ Endurance, Trofeo Nastro Rosso et Heritage Touring Cup l’univers de Peter Auto s’élargit avec l’arrivée du Group C Racing en 2016. Jusqu’alors invités ponctuellement sur certains évènements comme Spa- Classic ou les Dix Mille Tours, les sport-prototypes des années 80 trouveront désormais leur place sur chacun des circuits au calendrier. L’association Group C Racing et Peter Auto ayant décidé d’unir leurs forces avec l’objectif commun de former une grille de 25 voitures sur les tracés européens parmi lesquels celui des 24 Heures du Mans, à l’occasion du Mans Classic.

Quelle évolution a connu le Mans Series depuis 2012 ?

Lancé en 2002, Le Mans Series s’est transformé au bout de huit ans en Championnat du monde d’endurance. La série a grandi au fur et à mesure des saisons. Puis, l’an dernier fut une année de transition, avec la juxtaposition de Le Mans Series et de l’ILMC (Intercontinental Le Mans Cup). J’aurais tendance à dire que 2012 s’est annoncée comme une nouvelle année de transition importante. En effet, il s’agit de la première année avec, d’une part, le Championnat du monde d’endurance FIA et, d’autre part, l’European Le Mans Series, qui a clairement vocation à devenir l’équivalent de la 2e ligue, comme au football et qui s’inscrit comme la filière naturelle pour accéder au Championnat du monde d’endurance FIA et aux 24 Heures du Mans.

Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier ?

Autres temps, autres moeurs. Le changement qu’a connu le monde des courses des voitures classiques est à l’image de la transformation qu’a connue notre société durant ces dernières décennies. Le changement s’est d’abord concrétisé au niveau de la réglementation des rallyes, qui est devenue de plus en plus compliquée et contraignante. Ainsi, les cinq pages d’autorisation nécessaires il y a 25 ans sont devenues l’équivalant de trois classeurs aujourd’hui. La réglementation de la circulation et la réglementation sportive sont également de plus en plus encadrées et complexes. D’autre part, le degré d’exigence des participants est de plus en plus élevé. Nous en sommes en grande partie responsables, car nous sommes certainement ceux qui ont le plus professionnalisé le système et cherché à perfectionner le service proposé aux concurrents. Du fait de l’augmentation constante de la valeur des voitures qui s’engagent dans nos évènements, la clientèle a également changé. Les passionnés, qui venaient courir avec leur boîte à outils et leur sandwich, ont été remplacés par d’autres, qui se déplacent désormais avec un camion atelier et quatre mécaniciens et réclament une organisation de l’évènement irréprochable. Et parfois, cela dépasse les limites !

Quel est à votre avis l’intérêt de ce genre d’événements ? Et y a-t- il beaucoup de passionnés qui s’y intéressent ?

Derrière notre obstination à organiser des évènements d’ampleur, l’enjeu est de pouvoir accueillir le plus grand nombre de belles voitures. Nous avons compris très tôt que plus le nombre de voitures prestigieuses augmente, plus le public est nombreux à se bousculer au portillon. C’est la raison pour laquelle nous n’avons de cesse de trouver de nouvelles autos, des nouveaux thèmes et de nouvelles animations, afin de satisfaire les passionnés. Notre but est de faire en sorte d’améliorer nos évènements tous les ans. À titre d’exemple, ce sont 110.000 spectateurs qui étaient présents à l’occasion de la dernière édition du Mans Classic en 2014. Ce qui en fait le deuxième évènement de sport automobile en France en termes d’affluence, après les 24 Heures du Mans.

Que représente finalement pour vous l’organisation de courses de voitures classiques ?

Qu’elle soit historique ou moderne, la course automobile voit très souvent la passion l’emporter sur la raison. J’ai essayé de concilier les deux et surtout de travailler en y prenant plaisir. La recette du succès est en fait assez simple : un maximum d’idées et de l’enthousiasme, le sens du service, beaucoup de travail, du sérieux dans son accomplissement ; sans oublier le principal, une excellente équipe… Je suis heureux de voir qu’en plus de trente années, Peter Auto s’est forgé une place de choix dans le monde de la compétition automobile. J’ai été amusé d’entendre de la bouche de l’un de mes fils, qui était à l’époque un petit garçon: «Ce monsieur m’a dit que j’avais beaucoup de chance d’avoir un papa marchand de rêve».

Que pensez-vous de ceux qui parlant d’une crise de la compétition automobile historique ?

Les plateaux des compétitions historiques sont toujours aussi fournis, année après année. Les épreuves organisées pour les gloires du passé se multiplient : Le Mans, Pau, Angoulême, Montlhéry, Spa, Monza, Silverstone. Pour les propriétaires de voitures de course rétro, il est possible d’arpenter les pistes des exploits passés. Lorsque nous avons commencé, il y a 30 ans, on nous voyait un peu comme des iconoclastes. Le succès des épreuves historiques s’explique notamment parce que les voitures anciennes coûtent moins cher à faire rouler. Il n’y a pas besoin d’une équipe de mécaniciens pour s’en occuper. Les gens qui font de l’historique ne se sentent pas dévalorisés s’ils n’ont pas un super motorhome, comme le premier gamin qui démarre en moderne le fait. C’est un des travers, à mon avis, du monde de la compétition moderne actuellement, de vouloir faire comme la F1, sans en avoir les moyens.

Qu’est ce qui explique le succès des courses historiques ?

En plus de la passion, l’autre argument qui explique le succès des courses historiques est à chercher sur le plan financier… L’automobile est plus que jamais un investissement ! Si vous achetez une voiture moderne, il faut 2, 3 voire 4 saisons pour l’amortir, tandis qu’avec une historique, après une saison vous retrouvez à peu près, et si vous êtes chanceux un peu plus, la valeur de la voiture que vous avez achetée. Cela ne coûte en réalité que l’entretien.

Les voitures des générations 90 et 2000 peuventelles rouler à l’occasion de compétitions historiques ?

Pas si simple, à cause de l’électronique et des moyens humains et techniques nécessaires. Nous avons eu un premier aperçu à l’occasion des Dix Mille Tours du Castellet 2013. Nous avons invité les voitures du BPR à venir rouler. F40 LM, Venturi, McLaren F1 GTR… C’était le début de l’électronique et ces voitures sont un peu complexes à faire rouler. Le problème avec cette génération, c’est le manque d’autos en piste.

Que pensez-vous du Rallye Classic du Maroc ?

Hélas, je ne connais pas assez bien cet évènement pour en parler.

Quels sont les modèles de collection qui vous fascinent le plus ?

Si je devais choisir deux modèles, ce serait l’Alfa Romeo 8C et la Ferrari 250 SWB.

Parlez-nous de votre collection personnelle ?

Comme déjà indiqué auparavant, je ne me considère pas comme un collectionneur. J’ai quelques voitures, mais cela ne fait pas de moi pour autant un collectionneur. Je fonctionne au coup de coeur. Je peux acheter un petit bus Daimler comme une AC Bristol. Il y a des voitures que l’on garde et d’autres pas. J’ai eu des Aston Martin que je trouvais magnifiques, mais pas forcément très amusantes à conduire. J’avais une AC Cobra et une AC Bristol, mais contrairement à ce que tout le monde pense j’ai préféré garder la Bristol, plus fine et plus agréable à conduire. C’est une voiture que je garde, au même titre que la Jaguar Mk II ex-Jack Sears, qui est une vraie Tour de France. Pour le reste, j’aime changer…

Quelles voitures utilisez-vous au quotidien ?

Pour la ville, je conduis une Smart, car c’est la voiture la plus pratique dans Paris. Quand je quitte la capitale, je prends mon Range Rover.

J’utilise de moins en moins les voitures modernes pour effectuer de longs trajets, en raison de la répression routière. C’est là que la voiture ancienne présente tout son intérêt pour aller se balader et prendre du plaisir sur des petites routes.

Quels sont vos hobbies ?

La voiture, les bateaux et les chevaux.

 

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