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Mario Moretti Polegato

Lamborghini lover

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Geox n’est pas une marque. C’est une mission ! Celle de lutter contre les effluves malodorants liés à la transpiration des pieds. C’est ainsi que Mario Polegato présente l’entreprise qu’il a fondée en 1995, en déjouant les ambitions paternelles. Fils aîné de riches vignerons vénitiens, destiné à prendre la tête de l’entreprise familiale, Polegato voit sa trajectoire prendre une autre tournure au cours d’une randonnée dans le désert du Nevada. La chaleur torride le pousse à percer la semelle de ses chaussures. C’est ainsi qu’est née la « chaussure qui respire » et qui fera sa richesse. Passionné de belles voitures et de motos, il en possède une collection qu’il bichonne à ses heures perdues. Il est par ailleurs un écolo invétéré, d’où son engagement en Formule E, à travers son écurie Geox Dragon.

Lors de son entretien accordé à Gentlemen Drivers, il retrace son riche parcours de businessman passionné d’automobile.

Avez-vous eu un intérêt pour les voitures dans votre enfance ?

Oui, comme presque tous les enfants de mon âge. Mon père était un amateur de belles voitures de sport et de motos aussi. D’ailleurs, il avait une collection de voitures et surtout de motos parquées au sous-sol de notre villa. La passion de mon père a éveillé mon intérêt pour les deux et quatre roues. Et malgré que cette passion lui ait été fatale, puisqu’il est décédé dans un accident de Ferrari, j’ai continué à nourrir cette passion, en enrichissant la collection déjà existante de modèles emblématiques de Ferrari et de Lamborghini. Idem pour notre collection de motocyclettes vintage.Trouvées ici, nous les avons restaurées, car elles nous rappellent l’histoire de la famille.

Quel choix de carrière avez-vous fait à vos débuts ?

Je suis né dans une famille de viticulteurs et le jour de ma naissance, mon père a posé une goutte de vin sur mes lèvres et chuchoté à mon oreille «Tu seras œnologue, mon fils». Le vœu s’est exaucé, puisque durant la première partie de ma vie, une licence d’œnologie en poche, je me suis consacré aux vignes familiales. Cette passion qui ne m’a pas quitté. Lors de mes voyages à travers le monde, je garde toujours un moment pour tester les crus locaux. Le vin est une chose délicate, qu’il faut savoir apprécier. J’appartiens à cette catégorie d’hommes qui restent les pieds dans la terre.

Les chaussures respirantes sont à la base du succès de Geox. Comment l’idée est-elle née ?

L’idée a germé lors d’un voyage que j’ai fait un été dans le désert du Nevada et plus précisément à Reno, où je séjournais pour promouvoir Villa Sandi, un vin que ma famille possède, lors d’une foire aux vins. La chaleur a commencé à m’affecter, surtout au niveau des pieds. C’est alors que j’ai eu l’idée de perforer la semelle de mes chaussures de tennis pour créer une sorte de ventilation. De retour en Italie, j’ai essayé de trouver des chaussures qui gardent mes pieds secs même quand il fait chaud et j’ai remarqué qu’il n’y avait rien sur le marché qui correspondait à ce que je cherchais.

J’ai alors décidé de trouver une solution moi-même et j’ai découvert qu’il existait une membrane connue pour être respirante. Elle est en fait constituée de millions de micropores, dont le diamètre est plus grand que celui d’une molécule de vapeur mais plus petit qu’une molécule d’eau. La membrane permet à la sueur de s’échapper sans laisser entrer d’eau. Après avoir fait cette découverte, j’ai décidé d’attacher la membrane à une semelle que j’avais perforée. J’avais fabriqué une semelle respirante et je l’ai brevetée.

Une fois le brevet accordé, j’ai affiné la nouvelle semelle pour la rendre durable. Comme je n’avais aucune intention de produire des chaussures, j’ai essayé de vendre le brevet aux grandes marques du marché mondial, mais j’ai été étonné de constater qu’aucune d’entre elles ne croyait en cette technologie. J’ai donc décidé de créer ma propre entreprise, Geox.

Quelles étapes avez-vous franchi pour transformer votre idée en une entreprise internationale ?

Au départ, l’entreprise comptait cinq personnes. Ensemble, nous avons lancé nos premières gammes, qui s’adressaient spécifiquement aux enfants. L’accueil enthousiaste que nous avons reçu nous a poussés à concevoir une collection de chaussures pour hommes, puis une collection pour femmes. Nous avons donc réussi, mais nous étions loin d’atteindre l’objectif d’être l’un des leaders mondiaux. Pour y parvenir, nous avons constamment investi dans la production et la distribution, de sorte que nous disposons aujourd’hui d’un réseau de distribution multimarques avec plus de 10.000 points de vente et d’un réseau de près de 1.300 magasins mono marques. Nous investissons également de façon constante dans la communication dans les 105 pays où Geox vend maintenant.

Mario Moretti Polegato

Combien de paires de chaussures vendez-vous par an ?

L’année dernière, nous avons vendu plus de 20 millions de paires. Nous sommes le deuxième plus grand fabricant de chaussures de ville au monde.

Quelle place doit avoir l’innovation aujourd’hui dans une entreprise ?

Sans innovation, une entreprise ne peut plus survivre et ne pourra, surtout, jamais devenir globale. L’innovation est véritablement la clé du succès d’un projet entrepreneurial. Mais l’innovation, aujourd’hui, a une durée de vie de plus en plus courte. Une entreprise survit seulement si elle s’adapte à l’incroyable vitesse avec laquelle le monde évolue et se transforme. Les planifications, les cycles de production et les prévisions du passé sont révolus.

Vous êtes un fervent défenseur du développement durable. Comment le concilier avec la rentabilité économique ?

Les consommateurs à travers le monde sont de plus en plus attentifs à la nature. Pour une entreprise, promouvoir le développement durable n’est plus un choix, c’est un engagement obligatoire.

Pourtant, les voitures électriques prouvent bien qu’un projet propice à la sauvegarde de l’environnement a parfois du mal à décoller d’un point de vue commercial… mais cela viendra avec le temps, car il y va de l’intérêt de tous. Imaginez simplement un instant ce que Milan ou Bruxelles seraient si tous les automobilistes étaient au volant d’une voiture électrique ! Nos villes seraient silencieuses, propres, magnifiques comme des forêts…

Comment est venu l’intérêt pour la voiture électrique ?

Un jour, j’étais à Milan et on m’a proposé de conduire une voiture électrique, de Milan à Trévise. Au début, j’étais très sceptique. En chemin, je me suis rendu compte que cette voiture avait de l’accélération, du silence, des performances. Et que l’intérieur était utilisé comme un smartphone. Je me suis rendu compte qu’une autre ère s’était ouverte. Lorsque j’ai atteint ma destination, après 220 km de route, j’ai calculé le coût de l’énergie utilisée : 1 euro et 20 cents. Je me suis dit : ici, le monde a changé. Elle change la vie de chacun. Et comme le programme philosophique de Geox est la durabilité, j’ai parlé au personnel et leur ai demandé d’ajouter cet élément aux investissements que nous faisions déjà dans le domaine social. C’est aussi un grand investissement technologique pour nous, pour tester les nouvelles technologies appliquées aux pilotes et aux équipes. Mais je pense avoir réalisé mon souhait. Dans la vie, il n’y a pas que l’argent qui compte. Il y a aussi le bon sens.

Mario Moretti Polegato

Cela explique-t-il votre engagement en Formule E ?

Geox a une équipe – la seule italienne – qui participe au championnat de la Formule E à travers le team Geox Dragon. Nous sommes heureux de faire connaître l’émotion de la Formule E, car il n’y a pas encore de culture sur les nouveaux moteurs électriques. Nous voulons contribuer à créer ce dont les gens rêvent aujourd’hui, un monde avec un environnement différent, avec un air sain et propre dans les villes. Le coût zéro de l’énergie des voitures électriques peut changer la vie des gens.

Geox veut voir l’avenir dans le présent. Le monde a changé, il y a une plus grande sensibilisation à l’environnement, comme le montrent les protestations des jeunes du monde entier ces derniers temps. L’équipe de la société basée à Montebelluna travaille avec Dragon, une équipe américaine dirigée par Jay Penske, fils du légendaire Roger dont les voitures ont remporté le 500 d’Indianapolis à 15 reprises.

Quel intérêt en tire Geox pour son activité ?

Nous avons relevé le défi de bien nous positionner face à ces grands groupes qui font de la course automobile leur activité principale. Et nous en profitons pour tester nos produits, nos chaussures. Pour l’occasion, nous utiliserons une nouvelle technologie, appelée Aerantis, avec des semelles en caoutchouc. Les gens imaginent des chaussures avec des trous qui respirent, la nouvelle a des mailles et du caoutchouc sur toute la semelle pour favoriser la transpiration, absolument nécessaire pour les efforts des conducteurs, mais aussi pour un utilisateur civilisé.

Comment s’est établie la relation de Geox avec les sports mécaniques ?

Grand amoureux des Ferrari et Lamborghini dont je possède quelques modèles emblématiques, comme La Countach et la Diablo, je me suis lancé en 2011 dans la Formule 1, en devenant partenaire de l’écurie Infiniti Red Bull Racing. À l’époque, j’ai créé une chaussure spéciale pour le champion allemand Sebastian Vettel. Après avoir moulé son pied, j’ai fait fabriquer, à la main et sur-mesure, dix paires de bottines conformes aux critères très sévères de la Fédération internationale de l’automobile en matériaux entièrement ignifuges et dotées d’empeignes en cuir de kangourou, un revêtement en Nomex et une semelle en Kevlar.

Geox a également dévoilé une ligne de vêtements et de chaussures, basée sur sa technologie respiratoire unique, pour Max Biaggi, le champion du monde de superbike 2010.

Rêviez-vous de faire ce que vous faites aujourd’hui ?

J’ai l’emploi de mes rêves. Je détesterais faire tout ce qui n’est pas créatif.

Quel sera, selon vous, votre plus grand héritage ?

Avoir été capable de combiner la technologie et le style italien dans des vêtements et des chaussures abordables, pour le bien-être de tous.

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Considérez-vous que vous êtes chanceux d’avoir réalisé un tel succès ?

Il est évident que beaucoup de gens aimeraient réaliser ce rêve. Mais je ne me sens pas chanceux parce que je suis riche. Je me suis mis à la disposition de mon pays, afin de pouvoir apporter ma contribution, surtout à travers l’enseignement que j’assure dans les écoles.

Votre vie a-t-elle beaucoup changé depuis la naissance de Geox ?

Aujourd’hui, je vis dans un scénario mondialisé. Je suis membre du Forum économique mondial de Davos. J’ai des amis importants, avec lesquels je m’entretiens périodiquement. Je suis président du conseil d’administration de l’Office européen des brevets. Chaque année, nous sélectionnons les meilleures innovations.

Quelles sont vos valeurs dans la vie ?

Premièrement, la précision dans tout et le respect des autres. Nous devons respecter ceux qui ont une mentalité différente de la nôtre. Deuxièmement, la culture. Pour avoir de la culture, il faut connaître les langues. Troisièmement, la liberté, car la liberté n’a pas de prix. Je respecte tout le monde, mais j’ai la possibilité de dire ce que je pense, sans offenser personne.

Vos passions ?

J’aime les motos et surtout je les collectionne, comme si elles étaient des œuvres d’art. Ensuite, je les conduis, parce qu’à ce moment-là, elles me font me sentir libre. Une autre de mes passions est la chasse au renard, à cheval.

Parmi les diverses activités ouvertes au public, nous organisons également des rencontres pour les amateurs de Ferrari, de voitures et de motos anciennes, ainsi qu’un trophée de chasse au renard.

Vous avez des clients très importants dans le monde entier. Donnez-nous leurs noms ?

Le Prince Albert de Monaco, par exemple, a essayé pour la première fois mes nouvelles chaussures de sport et Sa Sainteté Benoît XVI porte mes chaussures en vacances.

Une idole ?

Bill Gates. Comme moi, il est parti de zéro, comme moi, en partant de zéro, personne ne l’a cru. Comme moi, il veut rendre une partie de sa richesse, aider les autres.

Avez-vous encore des rêves à réaliser ?

J’aimerais devenir l’un des plus grands fabricants de chaussures au monde. Et de vêtements aussi, puisque nous venons de créer les vestes qui respirent.

Bio express

1952 : Naît en Vénétie.

1990 : A l’idée de la semelle respirante, lors d’un séjour dans le Nevada.

1995 : Crée Geox deux ans après avoir abandonné l’entreprise familiale.

2004 : Introduction partielle de Geox en Bourse (il garde 71% du capital).

 

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