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Jean-Pierre Cantarel

L'As du volant

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Toujours souriant et affable, Jean-Pierre Cantarel affiche une humilité qui tranche avec son passé glorieux de grand pilote. D’ailleurs, son nom est familier dans les paddocks des courses du championnat national. Figure incontournable du sport automobile au Maroc, à l’instar de Max Cohen Olivar, il a été parmi les fondateurs du RUC Section sports mécaniques et faisait partie du comité d’organisation de plusieurs courses. À ce titre, il a contribué au rayonnement de la discipline du sport automobile dans notre pays. En outre, JP Cantarel est un amateur des voitures classiques et n’hésite pas à parader avec sa Mustang Cabriolet noire, quand il peut. Après une riche et brillante carrière en tant que pilote, il a transmis le témoin à son fils Robert, qui fut champion incontesté des circuits au Maroc durant plusieurs années. Dans cet entretien accordé à Gentlemen Drivers Magazine, Jean-Pierre Cantarel partage avec nous les moments cruciaux de sa riche carrière, ses victoires et ses émotions.

Comment avez-vous attrapé le virus de la passion pour l’automobile ?

Je suis né à Casablanca en 1947. Après avoir fait mes études au Lycée Lyautey, je suis parti en France poursuivre des études supérieures commerciales à l’Ecole des cadres, spécialisée dans l’immobilier. Pourquoi l’immobilier ? Parce que mon père avait une grande agence immobilière à Casablanca. Donc, je me préparais avec mon frère à aider notre père dans son business. Mon premier contact dans le sport a été avec le rugby, car mon père était un passionné de ce sport et président de la section rugby du Racing Universitaire de Casablanca. J’ai pratiqué le rugby depuis l’âge de 10 ans. Après ma retraite, je suis resté à la tête du RUC Rugby. À cette époque, la première section sportive du club du RUC était le rugby, bien avant le tennis, l’athlétisme, l’aviron, le hockey et l’haltérophilie.

Comment avez-vous basculé vers les sports mécaniques ?

Mon passage aux sports mécaniques s’est fait surtout grâce à mon frère Carlo, qui m’a initié aux joies du pilotage dès 1975. Cela a été une période faste, marquée par l’organisation de plusieurs courses, dont plusieurs rallyes, tels que ceux du Maroc, de l’Atlas et différents circuits, notamment ceux de Bouskoura, Benslimane, Nouaceur, etc.

Vous rappelez-vous de vos débuts dans ce sport ?

J’ai effectué mes premiers tours de roue au volant d’une SIMCA 1000 Rallye 1, que j’avais acquise pour un montant de 11.950 DH, avant de passer à l’Austin Cooper et à la BMW, puisque mon beau- père était importateur de la marque à l’hélice au Maroc, chez Univers Motors. Je me suis également intéressé à la moto, en participant aux différents enduros, dès les années 90. En automobile, j’ai participé à plusieurs championnats du Maroc, mais j’ai décidé de me retirer le jour où mon fils Robert a pris sur moi 2 secondes au tour dans un circuit à Meknès.

Vous avez surtout contribué à l’organisation de plusieurs circuits de vitesse et au lancement de formules qui ont aidé au rayonnement du sport automobile dans notre pays

En tant que trésorier de la section sport automobile du RUC, j’ai participé à l’organisation de beaucoup de circuits de vitesse. Mon ambition était de toucher toutes les régions du Maroc, afin de promouvoir ce sport et d’accroître sa popularité. Ce fut le cas à Agadir, où grâce à l’appui des autorités locales, j’ai choisi au niveau du nouveau quartier du Haut Founty, un parcours de 2.150 m, comportant 9 courbes, permettant une intense variation de vitesse. Idem pour Mohammedia, où j’ai tracé le parcours urbain de 2.150 m de cette épreuve. Le sport automobile avait une certaine popularité dans notre pays. Dès qu’il y avait un circuit de vitesse, les gens se massaient le long du circuit et encourageaient les pilotes. Certes, la manche nationale a permis l’émergence d’un grand nombre de pilotes chevronnés, qui ont évolué à l’international, tels que Max-Cohen Olivar, Mehdi Bennani, Ismaïl Sbaï, Larbi Tadlaoui, Youssef Mernissi, Marco Guzzo, Robert Cantarel, Ahmed Fadli et bien d’autres. Toutefois, la manche nationale qui existe depuis l’indépendance, et composée des catégories (M1, M2, M3) ne pouvait plus à elle seule contribuer au développement de ce sport et le rendre plus accessible. D’où l’idée de mettre en place de nouvelles formules. Et je tiens ici à saluer l’énorme travail de Gilbert Guzzo, qui a été derrière l’émergence des formules Nationale Palio et de la Clio RS Cup. Quant à la Formule Legends Cars, introduite par l’Africa Legend’s Cup, en association avec le Club pole position, elle reprend un concept américain de formule à budget limité, permettant de mettre en valeur les talents des pilotes, au volant de véhicules tous conçus de façon identique.

Que représente pour vous le Club RUC ?

Le RUC est ma seconde maison. J’ai grandi là-bas, en compagnie de mon défunt père et je garde d’impérissables souvenirs de mon vécu en tant que pilote et trésorier, puis président de la section sports mécaniques. Le secret de son éclatante réussite, c’est que depuis sa naissance, la section n’a pas reflété qu’une simple image de communication en termes de notoriété, mais également une qualité de relation humaine. Le RUC est un club qui a laissé une trace indélébile dans le paysage sportif marocain en général et dans les sports mécaniques en particulier, puisqu’il a été plusieurs fois champion du Maroc dans ces disciplines, avec Achille Voltolina (DTM), Hassan Cherradi, Abdou M’kika, Bejaia, Agostino et surtout Brice Aracil, champion du monde en jet ski aux USA !

Vous êtes connu pour être un battant qui aime les challenges et que rien n’arrête. Vous avez tenu à organiser trois manifestations sportives à Bin El Ouidane en pleine pandémie du Covid 19, à l’occasion du 45 e anniversaire de la Marche verte. Comment avez-vous réussi ce défi ?

Pour cause de pandémie mondiale liée au nouveau coronavirus, les organisateurs que sont Mohssine Jaïdi (secrétaire général de la FRMM), Robert Cantarel et moi-même, avons longtemps hésité avant de trancher pour la tenue de cette compétition amicale. La grande surprise pour nous autres organisateurs, a été que les passionnés de motos nationaux et internationaux ont répondu présents à cet appel. Les motards des quatre coins du Royaume ont tenu à faire partie de cette fête. La région de Bin el Ouidane est un endroit paradisiaque. C’est un lieu de prédilection terrestre et aquatique pour le sport en tous genres et les sports mécanique en particulier. De plus, j’ai un rapport très affectif avec cette région, puisque j’y ai grandi.

Vous avez participé au Rallye Dakhla-Guerguerat Grand Prix Omar Bekkari. Que représente pour vous cette expérience ?

J’ai eu le privilège de participer à cette course mémorable en compagnie de ma fille Charlotte, au volant de ma Ford Mustang cabriolet noire. Ce fut une expérience inoubliable, marquée par une ambiance très conviviale et un panorama sublime. Mon duel avec Omar Bekkari m’a permis de renouer ne serait-ce qu’un instant avec les joies du pilotage. Enfin, j’ai vécu, à l’instar d’autres participants, un moment inoubliable au poste-frontière d’El Guerguerat, entonnant l’hymne national, devant l’édifice.

Vous rappelez vous d’un évènement tragique qui vous a beaucoup attristé lors de votre carrière ?

Je n’oublierai jamais l’accident dont a été victime mon ami Jacky Delaorden, qui était un grand passionné de sport automobile et un pilote chevronné. Alors qu’il était commissaire de piste sur l’épreuve d’Agadir, il a été percuté par un pilote qui ne l’a pas vu au milieu de la piste. Sa disparition a été une épreuve très rude pour moi, ainsi que pour l’ensemble de la famille du sport automobile au Maroc. Pris d’effroi, certains pilotes ont proposé d’annuler la course de dimanche, mais sa famille ainsi que le défunt Max Cohen Olivar ont tenu à maintenir l’épreuve.

De vos trois enfants, Robert Cantarel est celui qui s’est impliqué le plus dans le sport automobile et s’est distingué par sa dextérité au volant. Le considérez-vous comme votre successeur ?

Mon fils est tombé dans la soupe, comme on dit, très jeune. Et depuis, il n’a eu de cesse de progresser pour accomplir son rêve, celui de devenir un pilote professionnel. Je l’ai toujours accompagné, aidé et encouragé à aller de l’avant. Robert était doué et il l l’a montré quand il a commencé à faire des courses de karting. Il voulait devenir «pro», donc il a quitté le Maroc et est parti en France, pour acquérir plus d’expérience et s’aguerrir dans des championnats de haut niveau. Ainsi, il a été tour à tour finaliste du volant Elf en Formule Renault, puis durant cinq saisons en Europe, il a disputé la Coupe Citroën-Saxo, et obtenu le sacre en remportant en 1997 la course sur le Circuit «Paul Ricard», au Castellet. De retour au Maroc, il a été un des grands animateurs du championnat, en Coupes Palio et Renault Clio RS.

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