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Jalil Nekmouche

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Pour ceux qui pratiquent le sport automobile au Maroc, le nom de Jalil Nekmouche est loin d’être inconnu. En effet, ce dernier a côtoyé dès son plus jeune âge, l’un des pontes de la course automobile dans notre pays, Max Cohen Olivar. Cela a constitué le début d’une vraie passion pour l’univers des quatre roues, qui ne s’est jamais démentie par la suite. Du championnat du Maroc au Rallye Classic, en passant par le kart, Nekmouche aura tout essayé ou presque. Cette riche expérience lui a valu d’être désigné président du comité de pilotage de l’évènement automobile le plus important au Maroc, en Afrique et dans le monde arabe, en l’occurrence le FIA WTCC. Ayant écumé tous les circuits du royaume et exploré les arcanes du sport automobile national, notre invité ne se fait pas prier pour donner son diagnostic sur la situation actuelle de cette discipline et de proposer des pistes d’évolution. La collection est également l’un des passe-temps favoris de Jalil Nekmouche. Sa passion pour les voitures anciennes ne l’empêche pourtant pas de manifester un intérêt particulier pour les GT modernes. Son ambition aujourd’hui est de constituer un bel assortiment de pièces uniques, témoignage de l’histoire et de la technologie automobiles

Comment êtes-vous tombé dans la potion magique ?

Contrairement à beaucoup de gentlemen drivers, je n’ai pas cultivé ma passion pour l’automobile dans l’environnement familial, car mes parents ne manifestaient aucun intérêt pour les voitures. J’étais très ami avec Jerôme, le frère de Max Olivar, à l’époque où ce dernier brillait par ses participations au 24 heures du Mans et c’est à travers lui que j’ai attrapé le virus. Max nous faisait faire des tours en voiture le weekend et j’étais subjugué par son coup de volant. Jérôme était également très doué et avec sa BMW Alpina 3.6 l il faisait des figures qui m’impressionnaient. Je suivais par ailleurs avec assiduité les grands prix de formule 1 et j’étais assoiffé d’actualité automobile, que j’étanchais en lisant Sport Auto et Auto Hebdo. À cette époque, il y avait le revival du sport automobile au Maroc et surtout le karting, avec la construction de nombreux circuits dans le royaume.

Une fois le virus inoculé, vous avez certainement cherché à acquérir une voiture ?

Je me rappelle très bien de ma première voiture. C’était une Porsche 924 S tunée, qui a été à l’origine de ma passion immodérée pour la marque Porsche. Ainsi, toutes les voitures qui ont suivi appartiennent à cette marque légendaire, dont la Porsche 930 qui a appartenu à Jamal Rahali (Ndlr : un des fils du fameux propriétaire des bus Rahali). Par la suite, j’ai fait l’acquisition d’une 911 Carrera cabriolet blanche, d’une Carrera 4 S et d’un Porsche Cayenne S. J’ai également cédé aux charmes d’une Panamera 4S, que j’ai rapidement revendue, parce que je n’en étais pas satisfait.

Vous êtes également connu pour être un amateur de voitures anciennes… Les voitures anciennes me passionnent, car elles racontent une histoire. Je suis loin d’être un grand collectionneur, mais j’assouvis ma passion quand elle touche à son apogée. Cette petite collection compte notamment deux MG et une Morgan. Petite histoire oblige, les MG appartenaient à un Français qui voulait les vendre à un vrai passionné. Nous avions sympathisé et il m’a vendu les deux voitures en plus d’un bateau, un Riva Superflorida de 1965. Ma passion portera très probablement son prochain coup de foudre sur une Mercedes 190 SL. Je suis actuellement en phase de recherche active en espérant que le bouche-a-oreille me permettra de la dénicher, à l’instar de mes autres acquisitions précieuses. Par ailleurs, j’ambitionne de constituer une petite collection de GT modernes. Dernièrement, j’ai fait l’acquisition de la Mercedes SLS AMG, un vrai bijou de performance et de technologie. C’est un formidable super car, qui me comble de plaisir à chaque fois que j’en prends le volant.

Et comme la plupart des collectionneurs, vous avez participé au Rallye Classic ?

J’ai fait pour la première fois le rallye classique en 2002 avec la Ford Mustang de Omar Bekkari. Par la suite, j’ai décidé d’acheter ma propre voiture et c’est une simple coïncidence qui m’a aidé à le faire. C’était lors d’une édition du Rallye Classic où j’ai rencontré un participant suisse ami de Charles Morgan. Il avait l’Aéro 8 et m’a recommandé l’achat d’une Morgan Anniversary 75.

Je lui ai présenté Rafik Lahlou et Majid Alaoui, de RM Automobiles. Ces derniers se sont mis d’accord avec Morgan pour en importer quelques-unes au Maroc. J’ai commandé ma Morgan à RM Automobiles, et j’ai eu la chance de la recevoir avant le début du Rallye.

Je suppose que vous avez fait vos premières armes en sport automobile en pratiquant le kart ?

À vrai dire, c’est un grand ami, Christian Castellino, de Marina Auto, qui m’a aidé à mettre le pied à l’étrier. À l’époque, j’avais une Porsche 911 Carrera que j’entretenais dans son garage. C’est un grand connaisseur, puisqu’il faisait du kart à Nice et a réussi à me convaincre de l’accompagner sur les circuits. Lorsque VGK a ouvert ses portes, nous avons importé des karts et j’ai pratiqué la discipline pendant une bonne dizaine d’années. Mais je n’ai pas été régulier. J’ai participé quatre fois aux vingt quatre heures de Marrakech et j’ai fait un podium lors de la première édition avec le Team Marina. J’ai par ailleurs participé au championnat du Maroc dans la catégorie M2 avec une Clio de 240 CV (2008/2009) et j’ai fait un podium à Marrakech.

Quel regard portez-vous sur le sport automobile au Maroc ?

Le sport automobile a toujours été un grand sport. Le Maroc porte un passé glorieux dans le sport automobile. On le voit bien dans les images anciennes en noir en blanc. Aujourd’hui, il y a des passionnés, de très bons pilotes et des gens motivés qui veulent aller loin. Mais la gestion de la chose s’est diluée au cours des années et a fini par se tourner vers les intérêts mercantiles, avec une vision à court terme. Exemple révélateur, depuis plusieurs années, le président de la Fédération n’a jamais réussi à finir son mandat. Chaque AG le démettait de ses fonctions et c’était rebelote. Aujourd’hui, la FRMSA navigue à vue, sans véritable commandant de bord et cela influe profondément sur son image et ses activités, notamment pour la mise en place d’un projet d’avenir dans le sport auto. Cela est d’autant plus regrettable que le royaume abrite aujourd’hui une manche du championnat du monde WTCC. Vous êtes aujourd’hui fortement impliqué dans le WTCC.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous êtes vous retrouvé dedans ?

Je suis un grand fan de Mehdi Bennani et je me déplace à l’étranger pour suivre ses courses. D’ailleurs, c’est lui qui s’occupe du réglage de ma Clio de course. Un jour, Mehdi m’a invité à assister à la conférence de presse donnée par Aly Horma, à l’occasion de la première édition du Grand Prix de Marrakech. C’est à ce moment là que j’ai fait la connaissance de Aly Horma et cela a été le début d’une solide amitié. J’étais tellement enthousiasmé par son projet que je lui ai proposé d’exploiter les moyens de mon agence d’affichage pour communiquer autour du Grand Prix. Je lui ai également prodigué quelques conseils quant à l’organisation de l’évènement. Fidèle à son professionnalisme, Aly a décidé d’aller plus loin en mettant en place un comité de pilotage, dont je suis le président. À titre de passionné et de patriote, je voudrais souligner à ce niveau que lors de la deuxième édition, le Maroc a vécu un évènement exceptionnel, avec la présence simultanée sur le Circuit Moulay El Hassan de Jean Todt, président de la FIA et de Bernie Ecclestone, maestro de la Formule1. C’était une chance énorme pour le Maroc, mais dont beaucoup de nos responsables n’ont pas mesuré l’importance. Jean Todt est un grand ami et quand j’ai appris l’organisation du grand prix de Marrakech, je l’ai invité pour lui faire découvrir sur le tas les efforts entrepris par le Maroc pour figurer dans le calendrier du mondial automobile.

Pensez-vous que l’organisation d’un Grand Prix F1 au Maroc est envisageable à moyen terme ?

L’organisation d’un Grand Prix de F1 n’est pas du ressort de Marrakech Grand Prix. Si Marrakech Grand Prix a joué son rôle en mettant en place des acquis qui ont permis d’exprimer l’intérêt des instances internationales, un projet de Formule1 est une initiative nationale et relève du domaine officiel. La F1 est le projet de toute une nation. En tant que tel, il doit être pris à bout de bras par les hautes autorités du royaume, si telle est leur volonté. Je tiens ici à préciser que les études sont déjà finalisées et approuvées par le cabinet Tilke. L’infrastructure est déjà en partie en place et une mise à niveau permettrait de faire passer le circuit, homologué grade 2, au grade 1. Le travail d’études a fait aboutir un business model « marocain » pour ce projet F1, pour faire face aux contraintes propres au Maroc (coûts, architecture des infrastructures, modèle publicitaire). Pour présenter un projet aussi complet que possible, nous avions également démarché des investisseurs prêts à financer le projet. Il ne manquerait que l’engagement de l’État, qui doit s’acquitter d’un droit récurrent pour accueillir la F1. Cette mise serait rapidement récupérée, vu les énormes rentrées d’argent générées par un Grand Prix. Mais soyons clair, notre souci aujourd’hui est de pérenniser le Grand Prix Moulay El Hassan, car c’est une affaire qui est loin d’être gagnée. Il faut savoir que le promoteur du Grand Prix a failli annuler la dernière édition, faute de soutien de la part des sponsors, qui se sont désistés à la dernière minute. Et si ce n’était les encouragements du souverain et d’Eurosport, le soutien financier du groupe Menara ainsi que la coupe drastique dans le budget d’organisation, nous n’aurions pas pu être au rendez-vous.

Comment l’annulation du Grand Prix de Marrakech est-elle survenue ?

À la veille de la troisième édition, des tractations ont eu lieu entre les promoteurs du Marrakech Grand Prix et le ministère de la Jeunesse et des sports, pour que ce dernier récupère une partie des infrastructures du circuit. Pour Aly Horma et son associé, c’était un moyen de soulager leur endettement et d’impliquer davantage l’autorité de tutelle dans l’évènement. Le ministre de l’époque voulait acheter tout le circuit, mais il n’a pas réussi à débloquer les fonds nécessaires. La décision finale est parvenue aux concernés en retard par rapport aux échéances fixées par les instances internationales. Du coup, le Maroc a raté la date de dépôt de son dossier pour l’organisation de la troisième manche, au profit de la Hongrie. Heureusement que l’annulation a coïncidé avec le printemps arabe, qui a permis de justifier le retrait pour cause de force majeure.

La dernière édition a semble-t-il été émaillée par quelques soucis d’organisation…

Globalement, l’édition 2012 a été un grand succès. La FIA s’est dite très satisfaite, surtout que le Circuit accueillait cette année les Formule3000, des engins phénoménaux, qui présentent beaucoup de risques sur un Circuit de ville, vu leur puissance. Côté public, l’événement a battu les records par rapport à 2009 et 2010. Cependant, des spectateurs se sont plaints du fait que certains parkings étaient trop éloignés du circuit et cela a semble t-il dissuadé une partie du public d’assister aux courses à répétition. Ce problème est largement dû à la réduction inévitable de plusieurs postes budgétaires, notamment la billetterie et le gardiennage pour pouvoir organiser l’évènement. Sur ce point, je tiens à souligner que l’organisateur a quand même réussi un pari important, celui de rendre l’accès gratuit au grand public avec plusieurs animations, grâce à un partenariat solide avec Meditel.

Comment voyez-vous l’avenir de la manche marocaine du WTCC ?

Il est important d’assurer la pérennité d’un tel évènement, parce qu’il a un impact positif sur l’activité touristique de la ville ocre et les chiffres sont éloquents à cet égard : 8.000 membres dustaff et participants font le déplacement et dépensent quelque 220 MDH dans la ville durant la semaine de l’événement. 300 millions de téléspectateurs suivent la course grâce aux 80 chaînes qui retransmettent le Grand Prix en direct de Marrakech. D’ailleurs, le choix du FIA WTCC participe à doper le tourisme, vu que le championnat est très médiatisé par le Groupe Eurosport (diffuseur du Championnat, mais aussi son actionnaire unique). En plus, beaucoup d’efforts en termes d’organisation ont été déployés, permettant au Grand Prix marocain de se distinguer par ses paddocks et son positionnement VIP. De plus, l’organisation d’une manche du WTCC est une très bonne entrée en matière pour organiser un grand prix F1. Aujourd’hui, Bernie Ecclestone se tourne beaucoup plus vers les circuits de ville, parce qu’ils se distinguent par leur bas coût et leur proximité. Le choix d’un circuit hors ville est de moins en moins privilégié, parce qu’il est extrêmement coûteux. Nous avons une occasion à saisir, car la Formule1 doit faire son retour en Afrique. Le dossier de l’Afrique du Sud est très avancé, mais le Maroc a également toutes les chances d’accueillir un Grand Prix de Formule 1 sur ses terres. Notre dossier est avancé techniquement. Nous devons maintenant passer le relais au domaine officiel pour essayer de concrétiser. Sinon, c’est une fois de plus l’Afrique du Sud qui se l’appropriera, avec probablement une exclusivité sur le Continent pour 5 à 10 ans.

Comment pouvons-nous aspirer à organiser un Grand Prix F1, alors que nous ne disposons pas de pilotes marocains de calibre international ?

Nous avons de bons pilotes, qui peuvent faire carrière à l’international. D’ailleurs, Sbaï et Mernissi ont participé au WTCC en 2009. Mais le problème réside encore une fois au niveau de la Fédération, qui ne fait rien pour accompagner les jeunes talents. Il s’agit notamment de créer une école de pilotage et de permettre aux talents les plus prometteurs de se frotter à leurs homologues étrangers. Malheureusement, l’élection du président de la Fédération est facilitée par le faible nombre de clubs (8 au total) et sous-tendue par des considérations qui n’ont rien à voir avec le sport automobile.

Malgré des passionnés de plus en plus nombreux, la collection de voitures anciennes reste méconnue du grand public. Pourquoi ?

Les collectionneurs ont tenté à plusieurs reprises de mettre sur pied une association, mais en vain. Aujourd’hui, ils n’arrivent pas à parler d’une seule voix et les évènements grand public manquent à l’appel. À mon avis cependant, le grand frein à la collection aujourd’hui est l’interdiction de dédouaner des voitures de plus de cinq ans d’âge. Ainsi, il est possible de faire entrer une vieille voiture au Maroc et de payer les droits de douane sans pouvoir pour autant l’immatriculer. Certains collectionneurs étrangers qui voulaient introduire quelques beaux spécimens l’ont d’ailleurs appris à leurs dépens. Je pense qu’il faut aujourd’hui faire du lobbying pour faire adopter un texte permettant aux voitures de collection de bénéficier d’une dérogation.

Comment vous y prenez-vous pour restaurer vos voitures ?

Pour ce qui est de la restauration, je suis un perfectionniste et par conséquent, je ne jure que par le travail minutieux. C’est pour cette raison que je confie mes voitures à de vrais professionnels de la restauration. Quelles sont les voitures que vous rêvez de posséder ? Je suis quelqu’un qui se passionne à la fois pour les voitures de collection et les GT modernes. Mon rêve serait de posséder un parc des GT les plus en vue du moment : Porsche Turbo Cabriolet, Ferrari 458 Cabriolet, Lamborghini Gallardo, Mc Laren ….S’agissant des voitures de collection, les modèles qui me tentent sont : Porsche Speedster, Austin Healey et Mercedes 190 SL…

Biographie

Né le 26 octobre 1965 a casablanca
Marié ,deux enfants
1985
Acheté sa première Porsche
1990.2000
Participe à plusieurs compétitions de karting
2000
Participe à son premier Rallye Classic
2005
Participe aux 24 heures de karting Marrakech
2006.2012
Participe au Championat du Maroc Auto Clio cup
2008
Acheté son MG et le Riva
2009
Podium au Marrakech Grand Prix en clio cup
2011.
Président du comité de pilotage du Marrakech Grand Prix

 

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