S’il y a bien un modèle Citroën qui a marqué les esprits et dont l’histoire continue aujourd’hui, c’est sans conteste la fameuse DS. Alors que ce projet est né il y a près de 80 ans, les choses ont évolué pour transformer ces deux lettres en une marque à part entière.
La DS est le modèle le plus mythique de Citroën et qui jouit d’une place particulière dans le panorama des voitures de collection. C’est en 1938 que Pierre Jules Boulanger, père de la 2 CV, a lancé le projet VGD (Véhicule de Grande Diffusion) ayant pour but de remplacer la traction. Mais avec l’avènement de la seconde guerre mondiale et le décès brutal de Boulanger en 1950, il a fallu attendre 1955 pour que la DS 19 soit enfin dévoilée au grand public lors du Salon de l’automobile. Révolutionnaire, la française a été dessinée par le designer et sculpteur Flaminio Bertoni. La DS a d’emblée surpris par sa ligne particulière et surtout par son long capot. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’était un choix purement pratique. En effet, si le capot a la longueur qu’on lui connaît, c’est parce qu’il était destiné, à l’origine, à accueillir un moteur 6-cylindres. Dès son lancement, la DS 19 a été considérée comme un vrai symbole de l’élégance et de l’avant-garde françaises. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’elle a tout de suite rencontré un succès phénoménal, 12.000 véhicules ont été commandés à l’issue de la première journée. Mais ce ne sont pas les seules. Elle revendiquait une esthétique originale, avec une face avant imposante intégrant une fine calandre chromée et deux phares à la forme ronde. Toujours dans cette optique de rupture avec les standards, Bertoni a choisi d’installer les clignotants arrière dans le prolongement de la gouttière.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’elle a séduit grâce à des innovations techniques qui n’étaient pas monnaie courante en Europe à l’époque. La première DS était équipée de la direction assistée, d’une boîte à vitesses assistée à commande hydraulique, du freinage assisté par des freins à disque à l’avant, ainsi qu’un pivot de direction dans l’axe des roues. Dans l’habitacle de la DS, les équipes de Citroën ont tout d’abord pensé à la sécurité du conducteur et ont notamment mis en place un volant de direction monobranche et un tableau de bord futuriste à l’époque. Pour ce qui est du confort et de la tenue de route, sa suspension hydropneumatique fait réellement la différence. La toute première DS était animée par un moteur 4 cylindres de 1,9 litre et revendiquait une puissance de 75 ch. Au fil des ans, Citroën a lancé différentes versions avec des moteurs plus puissants.
En 1962, Citroën choisit une nouvelle fois le Salon de Paris pour dévoiler la toute nouvelle DS, qui a subi quelques modifications stylistiques. En effet, elle a désormais droit a une face avant bien plus singulière que la première, avec un tout nouveau pare-choc intégrant des butoirs en caoutchouc ainsi qu’à des ailes redessinées pour une meilleure aérodynamique. Un événement marquant dans l’histoire de la France a rendu cette voiture encore plus mythique. Le 22 août 1962, le général de Gaulle a été victime d’un attentat alors qu’il était à bord de la DS 19. Avec deux pneus crevés et sur une route mouillée, la française a conservé sa tenue de route légendaire permettant ainsi à de Gaulle de survivre.
La DS a modernisé sa ligne pour continuer à surfer sur la vague du succès. En 1964, Citroën a lancé la finition Pallas pour le millésime 1965, qui se distingue par ses panneaux de custodes et ses pied-milieu en aluminium brossé, ses baguettes de ceinture supérieure de caisse et de bas de caisse en inox, ses baguettes de protection latérales avec insert en caoutchouc, ses enjoliveurs de roues spécifiques et ses clignotants avant encerclés d’inox. Le logo Pallas fait également son apparition sur la carrosserie.
3 ans plus tard, un nouveau changement a été opéré. Cette fois, la française abandonne les feux ronds au profit d’autres feux à la forme plus rectangulaire. L’esprit de la toute première génération est conservé, mais la ligne est de plus en plus moderne et s’adapte aux besoins de la clientèle. En 1969, la DS évolue et fait désormais appel à l’électronique. Alors qu’elle était toujours aussi populaire, et après avoir écoulé près d’un million et demi d’exemplaires à travers le monde, dont 493.724 breaks et 1.365 cabriolets, il était temps pour la DS de prendre sa retraite en 1975 et de laisser place à la CX.
Malgré l’arrêt de la production, la DS continuait à se vendre dans les années 80, avant de devenir une voiture de collection très recherchée, à l’image de la DS 23 Cabriolet, qui a été vendue en 2009 à 344.850 euros.
Ce modèle, qui a été fabriqué pendant 20 ans, a marqué à tout jamais l’histoire automobile en général et française en particulier. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce sont ces deux lettres, avec toute l’histoire et l’aura qui les entourent, qui ont été choisies pour lancer la nouvelle marque premium de Citroën.
Le tout premier projet de la DS remonte à 1938, aujourd’hui, 80 ans plus tard, la marque du même nom rend hommage au savoir-faire et au destin uniques d’un modèle devenu culte.