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Alejandro Mesonero

DÉCOUVREZ L’HISTOIRE CAPTIVANTE EN PDF

L’esprit latin 

Espagnol originaire de Madrid, Alejandro Mesonero revendique haut et fort son identité ibérique et son ADN latin. Cela s’est traduit dans sa collaboration avec la marque Seat par une empreinte stylistique simple matinée d’une touche sportive qui se veut un plus exacerbée dans le cas de Cupra. Ce parti pris sportif se confirme avec le concept car Bigster chez Dacia et ensuite dans ses réalisations au sein de sa marque fétiche Alfa Roméo. Un amour pour la marque transalpine qui a donné lieu au superbe chef d’œuvre la sublime Stradale 33.

Dans cet entretien accordé au Magazine Gentlemen Drivers, Mesonero passe en revue les principaux jalons qui ont marqué son parcours et en particulier pour Alfa Roméo. 

Votre passion pour les voitures remonte-t-elle à l’enfance ?

Oui, je me rappelle d’avoir commencé à dessiner à l’âge de 10-11 ans. Je jouais avec des miniatures comme tous les enfants, mais en plus j’imaginais des voitures que n’existaient encore. C’était assez naturel. J’habitais dans une maison de campagne et je passais des heures à voir des voitures passer devant chez moi. Je vous parle de la fin des années 70. Je reconnaissais les Porsche 911 par le son, avant de les voir… 

A quel moment avez-vous décidé de vous consacrer au design automobile ? 

J’avais 17 ans, j’aimais aussi l’architecture, l’ingénierie (mon père était ingénier) mais l’automobile c’était vraiment ma passion. Son côté technique mais surtout sa partie plus artistique, plastique. A cet époque-là, ce n’était pas évident d’étudier le design automobile. En Espagne il n’y avait pas d’écoles. J’ai dû me déplacer de Madrid à Barcelone pour faire mes études de design industriel pour après me spécialiser en design automobile, quatre ans plus tard, à Londres.

Vous avez une histoire spéciale avec Seat puisque vous avez œuvré au renouveau du groupe Seat entre 1994 et 1996, puis de nouveau entre 2011 à 2020. Que représente pour vous cette marque ? Et êtes-vous satisfait de vos réalisations avec Seat ?

C’est vrai. Après mes études à Londres, j’ai eu une offre du Groupe VV pour aller travailler chez SEAT à Barcelone. Le fait d’être une marque avec une origine espagnole et faire partie d’un grand groupe automobile, avec un fort bagage technique et des marques mythiques, m’a poussé à prendre la décision d’accepter l’offre. En plus, au début des années 70, SEAT a réalisé un film commercial de la SEAT 128 Sport dans le jardin de ma maison à Madrid. C’est là où réside peut-être le début de ma relation avec SEAT. 

Les récents Tavascan, et Formentor pour Cupra, ainsi que la quatrième génération de la Leon, la cinquième génération de l’Ibiza et Arona pour Seat traduisent une nouveau langage stylistique de votre part. Quelle en est la philosophie ?

Pour les SEAT l’idée c’était de trouver une évolution du langage stylistique laissé par mes prédécesseurs, Luc Donkerwolke et Walter de Silva. De la simplicité avec du caractère. Des expressions modernes, dynamiques et latines. Cependant avec CUPRA, j’essaye de trouver un langage de rupture. Encore plus expressif, presque provocateur. C’était une marque « neuve », alors il fallait se faire remarquer dans la rue. Mais toujours avec une bonne dose de simplicité et pas de baroquisme. 

Vous avez également laissé votre empreinte chez Renault de 2001 à 2011, notamment sur la Laguna Coupé. Avez-vous senti une vraie rupture par rapport à Seat en termes de vision stylistique et de façon de travailler ?

Oui, les cultures automobiles française et allemande sont différentes. La française mise sur l’expérience à bord, le confort, le voyage… la rupture stylistique. Les Allemands basent leur travail sur la valeur de la continuité, l’affinement de la technique, parfois la sportivité et la qualité perçue à tout prix. Je pense avoir appris des deux cultures puis j’ai élaboré mon propre style. Les cultures managerielles sont très différentes aussi. 

Vous avez opéré un come-back chez Renault pour s’occuper du design de Dacia. Pourquoi votre passage fut bref alors que le Bigster a été bien accueilli ?

Très simple. Je pensais avoir effectué mon travail chez Seat / Cupra, après 11 ans de forte implication. Puis, mon ex-CEO Luca de Meo est parti en France, chez Renault. A ce moment, j’eu quelques offres pour aller ailleurs, chez des marques plus prestigieuses. Mais avec moins des possibilités de faire un bon design. Mais Luca voulait faire sa révolution chez Renault, chez Dacia. Il m’a dit, viens, on va faire une nouvelle Dacia tout en respectant sa philosophie. Mais plus jeune, cool et moderne. Connaissant Luca, je me suis dit, « c’est un très beau challenge ». J’ai beaucoup aimé travailler avec Luca chez Seat, j’aime et respecte énormément son talent, la personne, je connaissais les équipes et j’adore la France… Alors, la décision était facile.

Cependant, 9 mois plus tard j’eu l’appel d’Alfa Romeo. Ma marque préférée, un vrai symbole pour moi. Une opportunité unique dans la vie. C’était impossible de dire non. Ce fut une décision très difficile à prendre. Il m’a fallu plus d’une semaine pour y réfléchir. Mon épouse, Hankyung et mes filles m’ont vraiment poussée à ne me préoccuper de rien et d’écouter mon cœur. Et c’est fait.

Je suis content du résultat du Concept Bigster et de la voiture de production, qui vient d’être présentée car elle est très proche du Concept. L’équipe Renault a fait un grand travail pendant ces trois dernières années.

Vous avez rêvé un jour de vous occuper du design d’Alfa Roméo ? Selon vous qu’est- ce qui fait que le design des voitures de cette marque plaît autant ? 

Je pense que c’est dû à l’histoire sportive de la marque. Le travail des « Carrozzieri » des années 30, 40, 50, 60, 70. Des œuvres d’art de Pininfarina, Bertone, Giugiaro, Carrozzeria Touring, Ghia, Franco Scaglione et autres. Ils ont su capter l’esprit Alfa et le réinterpréter avec leur propre philosophie.  En Italie, les designers ont une sensibilité esthétique très épurée, très émotionnelle. C’est un fait historique qui probablement remonte à l’époque des sculptures et peintres de l’époque romaine.

Un des chefs-d’œuvre que vous avez réalisé chez Alfa Roméo est la sublime 33 Stradale. Travailler sur un tel projet dégage beaucoup d’émotions mais en même temps impose une grande responsabilité. Comment l’avez-vous géré ? 

Avec beaucoup de respect, d’humilité et comme tu le dis avec de l’émotion. Depuis mon arrivée en 2020, je sentais qu’il fallait absolument faire une auto spéciale, rendre un hommage à l’histoire d’Alfa Romeo. C’est facile à dire mais dans la réalité automobile d’aujourd’hui, ça ce n’est pas chose aisée, voir presque impossible. Mais l’avantage de travailler chez Alfa c’est que nous sommes un petit groupe de personnes un peu folles (pas plus de 80 au total) et nous n’aimons pas le mot « impossible ». Et pourtant on nous a répété ce mot pendant pas moins de16 mois ! On s’est mis à travailler, à montrer des dessins aux possibles propriétaires et quelques mois plus tard la voiture est créé avec tout le plan faisabilité et de production fait. La première Alfa Romeo de ce genre depuis 1967 est née… Maintenant c’est le moment de bien exécuter la 33 Stradale. Nous entamons la production du premier proto 00 avant de démarrer avec la production de l’unité numéro 01 cette année. En même temps nous initions la prochaine One-Off…

A titre plus personnel, faire une Alfa Romeo artisanale à 33 unités pour de vrais passionnés, avec une « Carrozzeria » historique come Carrozzeria Touring Superleggera, c’est quelque chose d’unique dans la carrière de n’importe quel designer. C’est pour ça que je suis venu chez Alfa Romeo. 

Dans quelle voie s’oriente le design d’Alfa Roméo et comment sera -t-il impacté par le passage à l’électrification ?

Alfa Romeo a son ADN, sa culture mécanique, esthétique et nous arrivons à un moment historique où nous devons tous s’adapter à des nouvelles exigences. Il y a l’électrification, l’arrivée de nouveaux concurrents venus d’Asie, un contexte économique, industrielle et géopolitique assez complexe. Le Style peut aider à positionner la marque Alfa Romeo dans un contexte compétitif. Les valeurs du Design Alfa Romeo son établies en fonction de ce que représente la marque, son incroyable histoire, son passée sportif, mais aussi du fait que c’est une marque italienne. J’essaye de ne pas me laisser « influencer » par d’autres facteurs. Je ne ferais pas une voiture électrique avec une esthétique « électrique » pour le plaisir de le faire. Je fais une Alfa Romeo et puis, il faut voir si elle peut être électrique ou pas. 

Que représente pour vous le prix « Eurostars » dans la catégorie Design reçu en 2018 ?

J’avais oublié ! Sincèrement, c’est une bonne chose. Pas juste pour moi mais pour l’équipe que je représente, Seat / Cupra à l’époque. A la fin, ce que je retiens c’est que nous avons fait un bon boulot, avec des voitures qui plaisent, qui se vendent bien et qui permettent à la marque d’aller de l’avant. Mais je regarde toujours vers l’avant, puisque c’est là que se je joue mon avenir.

Quelles sont les voitures anciennes que vous préférez ? 

Une question difficile pour un vrai passionné des voitures classiques… Chaque semaine je pourrais changer d’avis (rires…) ! Ça dépend aussi si l’on parle des années 30, 50, 70… C’est la beauté de notre passion ! Mais il y a toujours des incontournables si l’on parle des classiques : l’Alfa Romeo 8C 2900 Touring de 1938, la Chevrolet Corvette Rondine de 1963, l’Alfa Romeo TZ de 1963, la Lamborghini Miura de 1968, la Ferrari 365 GTB4 Daytona de 1968… juste pour mentionner les premières que me viennent à l’esprit. 

Dans quelle voiture roulez-vous au quotidien ? 

Une belle Giulia « Veloce » rouge Alfa, intérieur rouge foncé. Une des plus fascinantes voitures à conduire. Son châssis c’est juste un chef d’œuvre. Je me régale chaque jour. J’ai 30 km de route de montagne pour aller au Centro Stile… Et les weekends je roule en Giulia GT Sprint « Giallo Ocra » de 1969, qui a le même âge que moi…

Quel est votre designer fétiche ?

J’en ai plusieurs et pour des raisons différentes. L’élégance de Pininfarina, l’intelligence de Giugiaro et la provocation de Bertone. 

Quels sont vos autres hobbies ? 

La lecture (j’ai une belle librairie avec plus de 800 livres), voyager avec mes voitures anciennes à la recherche de bons restaurants (ils ne manquent certainement pas en Italie…) et passer du temps avec les miens. Une vie assez simple en somme.

Biographie :

1968 : né à Madrid 

1995 : il rejoint le département Design de SEAT à Martorell

2001 : il signe avec Renault et s’installe à Paris

2009 : il est directeur du design de Renault Samsung Motors

2011 : il revient chez SEAT en tant que directeur du design

2021 : il est nommé directeur du design de Dacia avant de partir occuper le même poste chez Alfa Romeo.

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