S’il y a bien une moto qui a marqué l’histoire, c’est la fameuse Triumph Bonneville. Reine du lac salé du même nom en 1956, puis « moto des stars » dans les années 60 / 70 et aussi témoin de l’industrie anglaise laminée par la déferlante japonaise, elle conserve aujourd’hui une aura unique.
Depuis la renaissance de la marque au début des années 90, les réinterprétations du mythe se sont succédé, sur un mode très soft. La nouvelle Bonneville T120 est produite en Thaïlande, la Bonneville monte donc sensiblement en gamme et promet de nouvelles sensations !
Dans cette version, Triumph nous propose une « super Bonneville » pour le look, mais aussi et surtout, un roadster néo-rétro solidement ancré dans son époque. Car outre son équipement très complet, suffisant et désormais en partie « électronique », avec sa planche de bord « mixte », ses feux à led, son contrôle de traction, ABS, 2 modes de conduite, clé à transpondeur, prise USB et même des poignées chauffantes en série ! C’est évidemment son moteur qui retient d’emblée l’attention.
Dans cette version roadster, le vertical twin fournit 80 ch., mais surtout une valeur de couple importante à bas régime, soit 10,5 daN.M dès 3.100 tr/min. C’est évidemment bien plus que sur l’ancienne version et surtout, une belle promesse de fun et d’agrément dans la vraie vie. Techniquement, les ingénieurs ont abandonné l’historique calage à 360°, qui aurait généré trop de vibrations sur une telle cylindrée. Désormais calé à 270°, ce 1.200 s’inspire donc de ce qui se fait déjà dans la gamme anglaise et ailleurs, un « décalage » des explosions à la réputation plus vivante, collant idéalement à sa nouvelle ambition.
Ce vertical twin est un très beau moteur, à peine masqué par le discret radiateur d’eau implanté juste devant. Le radiateur et ses durites sont délicatement intégrés, les corps d’injection sont camouflés façon carburateurs, les ailettes des cylindres conservées et les lignes d’échappement respectent la disposition traditionnelle, malgré le catalyseur, style classique oblige.
L’entretien est passé lui aussi du côté de la modernité, avec un intervalle fixé à 16.000 km au lieu de 10.000 précédemment. Elle est idéale pour la balade et les évolutions en ville, où l’on profite de l’embrayage assisté. L’ABS est de série et un anti-patinage déconnectable rassure, tous deux étant très discrets. On apprécie aussi de pouvoir choisir entre un mode Rain peu frustrant, modifiant l’injection mais ne bridant pas la puissance et un mode Road.
La sélection du mode s’effectue à main droite, l’anti-patinage se gère à main gauche, grâce au bouton du menu. Sous les yeux, deux jolis cadrans analogiques pour la vitesse et le compte-tours et deux écrans numériques, avec les infos exigées par la modernité : horloge, 2 trips, conso instantanée et moyenne, autonomie restante en km, indicateur de rapport engagé et d’entretien.Un régulateur de vitesse est par ailleurs proposé en option. Difficile de ne pas craquer pour cette nouvelle Bonnie ! Désormais dotée d’un moteur qui enjôle autant que sa ligne, d’éléments modernes qui n’entachent pas son charme classique, la T120 « new age » a devant elle, ouvertes, les portes de son succès !