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Andrea Levy

The Golden Boy Of Turin

DÉCOUVREZ L’HISTOIRE CAPTIVANTE EN PDF

Découvrant très jeune le monde de l’automobile grâce à son père, mais aussi son grand-père qui était à la tête d’un magazine automobile, Andrea Levy a su cultiver sa passion pour l’automobile au fil des ans. Très grand fan de sports automobiles et surtout des pilotes Nikki Lauda et Villeneuve, il a hérité de son père l’amour pour la voiture italienne, mais pas seulement. En effet, il n’y a qu’à voir son impressionnante collection de voitures pour s’en rendre compte. C’est lors de notre périple italien que nous avons rencontré cet homme, qui vit sa passion au quotidien et qui a bien voulu la partager avec nous. Rencontre avec Andrea Levy.

Pour commencer, parlez-nous de votre passion. D’où vous vient-elle ?

Je me rappelle parfaitement que tout a commencé quand j’avais à peine 4 ans. Mon père était ingénieur chez Fiat et il était vraiment passionné par les
voitures. Il pouvait se permettre d’acheter différentes voitures de sport, mais dans le passé, c’était différent. Il travaillait pour Fiat, il devait donc acheter des modèles de la marque, c’était comme une sorte de règle. Il a donc opté pour une 124 Spider dans une couleur orange, qui ne passait pas inaperçue. J’aimais beaucoup cette voiture. En plus, elle avait un très bel intérieur. Je me rappelle encore qu’il faisait beau et qu’on pouvait pleinement profiter de balades père et fils à son bord. Quand mon père m’emmenait à l’école, j’étais installé à l’arrière, mais dès que je le pouvais, je sautais pour occuper le siège avant, alors que c’était, bien évidemment, interdit. C’est la première voiture dont je me rappelle et qui a en, quelque sorte, marqué la naissance de cette passion.

Quelles sont les voitures qui ont marqué votre enfance ?

Après la Fiat 124, mon père a décidé de se faire plaisir et d’acheter sa voiture de rêve, une Jaguar XJS, qui était un magnifique Spider. D’ailleurs j’ai vu récemment Paolo Pininfarina, qui m’a parlé du prototype de la XJS, qu’il avait conduit en juin dernier à l’occasion des 40 ans de ce modèle. Donc, en résumé, ce sont les 2 voitures qui ont éveillé en moi cette passion. Après, j’ai commencé à m’intéresser à différents événements automobiles. En 1975 déjà, je regardais la Formule 1, j’étais fan de Nikki Lauda et de Villeneuve aussi, j’ai énormément pleuré quand il est mort en 1982. Quand j’étais en voiture avec mes parents, j’avais toujours un chronographe sur moi. Je chronométrais tous les trajets, à leur insu, entre la maison et nos différentes destinations, pour voir si on avait mis plus ou moins de temps que les fois précédentes. Après, en 1986, mon père a décidé d’acheter une nouvelle sportive et c’est moi qui lui ai suggéré d’acheter une Porsche 928.
D’ailleurs, vous savez, mon grand-père est à la tête de plusieurs magazines, dont le plus important est le fameux Quattroruote , qui a été lancé en 1956 et c’est sur ses pages que j’ai lu que cette Porsche était plus rapide que la Ferrari Testarossa, qui était une autre de mes voitures de rêve. C’est un modèle qui a eu succès plutôt mitigé dans l’histoire de Porsche, mais pour moi, c’était la voiture idéale. Je me rappelle avoir étudié toutes les spécificités techniques et tous les chiffres indiquaient que l’allemande était plus rapide que l’italienne, mais malgré cela, le journal a conclu son article en disant que la Ferrari était mieux que la Porsche. Je me rappelle encore avoir pris mon stylo pour écrire une lettre au magazine pour leur dire que je n’étais pas d’accord. Ils ont pris le temps de me répondre pour me dire qu’il ne fallait pas seulement s’en tenir aux chiffres.

Quelle a été votre première voiture ?

Comme je vous le disais avant, la Porsche 928 m’a réellement marqué. J’aimais tellement cette voiture que dès que j’ai eu mon permis de conduire, j’en ai acheté deux, la S4 en 1988 et la GTS en 1994. J’adorais les voitures de sport. Je me suis marié dans une Nissan 300 ZX. C’était une voiture très performante, avec un V6 qui développait 286 ch et elle n’était pas très coûteuse. J’aimais bien son hard top, qui permettait de passer du coupé au cabriolet en un rien de temps. Son T-Top était vraiment unique. Mon père optait pour de très belles voitures esthétiquement, avec moteur central à l’avant, à l’image de la Jaguar XJS ou encore de la Porsche 928, alors que pour moi, c’est la performance qui compte avant tout. Depuis que j’ai commencé à conduire jusqu’à maintenant, j’ai toujours une très belle voiture garée à côté d’une voiture extrêmement performante et c’est très drôle parce que les gens me demandent souvent ce que je préfère entre conduire au quotidien une Aston Martin, qui pour moi est une belle et unique voiture et une Dallara Stradale, qui vous procure des sensations inédites.

Vous avez un garage très riche et surtout varié. Parlez-nous de vos voitures.

Je me rappelle avoir acheté une Ferrari 575 Maranello, parce que je voulais marcher sur les pas de mon père. J’ai acquis ensuite la 599 GTB, qui est une des voitures que j’aime le plus. Après, pour tout ce qui est performance, j’ai pris la 360 Stradale, la F30 Scuderia, la 458 Speciale et là j’ai commandé la toute dernière 488 Pista. En tout, j’ai dû acheter jusque-là une quinzaine de Ferrari . Toutes les voitures qui m’attirent sont des modèles à 3 volumes. J’en ai déjà parlé avec Flavio Manzoni d’ailleurs. Ça fait 14 ans que je participe au Trofeo Ferrari Club Italia. J’ai commencé par faire des tests sur circuit avec d’autres propriétaires. J’ai gagné quelques courses, notamment à Monza et une année, j’ai même réussi à finir deuxième du championnat.
Un autre événement important dans ma vie a été le moment où un ami qui avait une Radical (voiture de course du constructeur britannique du même nom) m’avait proposé de la tester un jour. C’est une vraie voiture de sport, très légère, je dois dire. Je n’étais pas vraiment fan de sa ligne, mais c’est une voiture de sport pure et dure, qui est très performante.
J’ai aussi une KT-M X-Bow, qui est différente à tous les points de vue et dont le développement technique a été assuré par les équipes de Dallara. J’avais mes deux filles de 4 et 8 ans et je pouvais les mettre toutes les deux sur le siège passager pour des balades cheveux au vent. J’ai gardé cette voiture pendant 3 ans, mais je me suis beaucoup amusé avec je dois dire, même si le moteur développait seulement 240 ch. La voiture était très légère, à peine 750 kg. Je dois dire que je suis plutôt satisfait de ce que j’ai dans mon garage, j’ai une 488 Spider, en attendant l’arrivée de la Pista, j’ai une Aston Martin, j’ai une Tesla et j’ai été un des premiers clients ici en Italie à recevoir la BMW i8. J’adore le dessin de cette voiture, l’ouverture des portes.

Vous avez aussi été le premier client à recevoir la Dallara Stradale. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Un jour, un de mes amis, qui savait que j’avais aimé les sensations au volant de la KTM, m’a appelé pour me dire que Dallara était en train de développer sa propre voiture, la Stradale, mais je ne l’ai pas cru à 100%.
J’ai donc appelé Dallara pour avoir la confirmation. Il m’a dit que les ventes n’avaient pas encore démarré, mais j’ai passé commande pour être une nouvelle fois le premier en Italie à conduire une voiture pareille. Mais avant de la récupérer, j’ai pris le temps de visiter l’usine, de voir les différents processus de fabrication.

J’ai même eu la chance de voir quelques dessins de concepts sur lesquels travaillait la marque. Vous savez, j’ai acheté cette voiture juste parce qu’on m’a assuré qu’elle était légère et qu’elle allait m’offrir encore plus de sensations que la KTM. En plus, j’avais des échos des performances de Dallara, notamment en Indy Racing, en Formule 1. C’est un très bon constructeur de voitures de sport, mais aussi un bon consultant, auquel les marques font appel au moment de lancer un projet.
Quand j’ai reçu la voiture j’ai été agréablement surpris par tout le travail qui a été fait sur la ligne de la Stradale, qui est à la fois aérodynamique et fonctionnelle. C’est une voiture de course très élégante, dois-je avouer. Et je dois dire que quand je suis parti, avec ma fille de 8 ans, récupérer la voiture, toute l’équipe et Gian Paolo Dallara, lui-même, étaient présents. Il était d’ailleurs ému, c’était la première livraison à un client. Cela s’est passé très exactement le 29 décembre 2017.

Vous n’avez jamais pensé à devenir pilote professionnel ?

Pas vraiment, mais je pense que de toutes les manières, ce serait à présent trop tard. Pour le moment, je participe au Trofeo Ferrari Club, je fais un peu de circuit. Mais je peux vous annoncer qu’avec les ingénieurs de Dallara, nous sommes en train de travailler sur les ajustements techniques pour rouler sur circuit. Telle que configurée actuellement, c’est 50% route, 50% circuit et là, je me dis que je vais utiliser la voiture plutôt sur circuit que sur route. Comme je suis le premier client, donc nous travaillons en étroite collaboration. Je partage avec eux mes sensations et mon ressenti au volant, pour qu’ils puissent faire  par la suite les améliorations nécessaires. Je suis devenu en quelque sorte leur pilote d’essai. La voiture enregistre certaines informations, mais ce n’est pas tout. Par exemple, à Mugello, ils m’ont donné un transpondeur qui regroupe plusieurs informations et les ingénieurs me suivaient pour avoir plus de détails.
À chaque fois que je faisais un tour, ils venaient vérifier tous les aspects de la voiture (le moteur, les pneus…).
Sincèrement, c’est la meilleure voiture que j’ai conduite sur circuit jusque-là. C’est une voiture très précise, qui se place exactement là où vous voulez qu’elle soit. Elle vous pousse à aller plus loin et je pense que la marque peut encore augmenter ses performances.
Je suis un pilote amateur, disons, et mon équipe de Rosso Corsa est aussi le vendeur de Ferrari. Donc, techniquement, j’ai une équipe, il y a un calendrier à respecter : Monza, Imola, Mugello, Vallelunga et Misano, mais je le fais par passion. Je n’ai jamais pensé à me consacrer uniquement à cela. Pour être le plus rapide, il faut s’entraîner énormément.

Vous avez dit que vous aviez une Aston Martin. Vous n’avez pas été attiré par la Vulcan, par exemple ?

J’avais une DBS avant, mais c’est différent. C’est pour cela que j’ai plutôt opté pour les Ferrari et d’autres voitures plus performantes. Je préfère avoir un parc plutôt diversifié. Mais j’ai eu une très belle expérience avec Aston Martin, parce que je m’étais déplacé à l’usine pour choisir les matériaux intérieurs. J’aime beaucoup le bois, donc j’avais vraiment le choix entre différents types et j’avais opté pour du cuir blanc.
Je dois avouer que je me suis inspiré de ma propre maison. Je voulais recréer la même ambiance dans ma voiture. J’aime aussi la DB11. J’en ai une avec la signature d’Andy Palmer sur le moteur.

Comment vous est venue l’idée d’organiser la parade du Parco Valentino ?

Parco Valentino est né en 2015. À partir de 2010, il y a une nouvelle taxe qui est apparue spécialement pour les supercars «superbollo». C’était juste incroyable, parce que l’Italie est quand même le berceau des supercars, donc cela n’avait aucun sens. Pour vous donner un exemple, si vous achetez une Ferrari 458 Italia, en Allemagne vous aurez à payer près de 600 euros de taxes par an, alors qu’en Italie, c’est 10 fois plus. Il faut payer 7.000 euros chaque année. En 10 ans vous avez l’équivalent d’une nouvelle voiture, une BMW M3 par exemple. C’est beaucoup. Je comprends que l’on veuille faire payer les plus riches, mais pas à ce point tout de même. Mais cette taxe concerne également les voitures achetées sur le marché de l’occasion. Mais Il y a plusieurs voitures qui ont été vendues en dehors de l’Italie, puisque les acheteurs locaux ne pouvaient pas assumer tous ces frais. Pour vous donner quelques chiffres, Ferrai avait l’habitude de vendre 700 voitures seulement en Italie, soit 10% de ses ventes. Aujourd’hui, à cause de cette loi et un peu aussi de la crise, la marque de Maranello n’en vend plus qu’une cinquantaine. C’est un peu ce qui m’a motivé à organiser le Parco Valentino. Je voulais que ce soit gratuit pour le public, qui pourra admirer des supercars. Mais comparé à d’autres événements, qui sont beaucoup plus stricts et exclusifs, le concours du Parco Valentino, c’est vraiment l’inverse. C’est avant tout un événement qui veut transmettre la passion de l’automobile aux enfants et aux jeunes. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas de droits de participation.
Vous savez, lors de la première édition en 2015, je passais 5 heures par jour sur un balcon à observer les jeunes qui étaient émerveillés par les supercars qui se présentaient devant eux. Il y avait des Ferrari, Lamborghini, Pagani, Porsche, McLaren…
Quand j’ai contacté les constructeurs et que je leur ai expliqué quel était mon concept, ils ont été d’accord pour exposer leurs voitures, pour capter l’attention du public. Parco Valentino, il faut savoir que c’était le nom d’un Grand prix qui s’est tenu entre 1935 et 1955 et il y avait des pilotes connus qui y participaient, à l’image d’Ascari. D’ailleurs, comme il a été le dernier pilote à avoir remporté cette épreuve, nous avons une entrée qui porte son nom. Ce parc est juste magnifique. J’ai convaincu les marques, qui ne devaient pas faire de grosses dépenses pour cet événement. Il leur suffisait de ramener les voitures. Nous leur offrons déjà un écrin unique, entouré de nature, avec un très beau lac. Les voitures sont exposées telles des œuvres d’art. Donc, tout le monde a fini par adhérer à ce concept. Lors de la première édition, nous avions 25 marques qui nous ont fait confiance. Aujourd’hui, nous en avons 40. Et nous avions préparé de belles surprises au public, comme par exemple, la présentation d’un prototype de Pininfarina et cette année, nous avons fait en sorte d’avoir plus d’une dizaine de prototypes, que les gens n’auront pas l’occasion de revoir dans d’autres événements. Nous avons la chance de compter sur un comité d’honneur composé de grands noms du design à l’image de Gandini, Ramaciotti, Stola, Pininfarina… Mais ce n’est pas tout, puisqu’il y a également Renault ou Peugeot qui exposent.
L’année dernière, nous avons reçu 700.000 personnes tout au long de l’événement. C’est à peu près le même nombre de visiteurs qu’à Genève. Mais à ce momentlà, la question qui se pose, c’est que si l’entrée est gratuite, on n’a pas une cible précise. Mais je réponds toujours à cela : si les belles voitures ne faisaient pas rêver les gens normaux, ceux qui en ont réellement les moyens ne les achèteraient même pas. Il ne faut pas oublier que posséder une supercar, c’est avant tout une déclaration publique de sa richesse. Les gens sont en recherche de reconnaissance. C’est gratifiant de pouvoir s’offrir un objet qui fait rêver beaucoup de gens

Que pouvez-vous nous dire de l’édition de cette année ?

Cette année, en plus de tous les prototypes que nous avons exposé en première mondiale, pour les 70 ans de Porsche, nous avons eu 200 voitures qui sont venues de tout le pays pour célébrer l’anniversaire de la marque durant le Parco Valentino et pour les accueillir de la meilleure manière qui soit, nous avons décidé de projeter le logo de la marque sur le Môle Antonelliana. Nous l’avons fait pour nos 200 invités, sans rien attendre en retour. C’est encore une fois la passion qui prend le dessus. En seulement 3 ans, nous avons réussi à faire de cet événement un vrai rendez-vous pour les passionnés et quand je dis passionné, cela inclut en premier lieu les designers.

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