Conçue pour le seul plaisir de conduite, la Ford gamme RS a toujours remporté les suffrages des fans de la conduite sportive, grâce à son rapport prestations/ prix imbattable. La troisième génération de la RS reconduit la recette qui a fait le succès de ses devancières, tout en mettant la barre très haut côté performances et technologie embarquée.
Présentée pour la première fois au Salon de Genève 2015, la troisième génération de la Focus RS était très attendue, en raison des qualités dynamiques et du rapport performances/ prix des précédents modèles. Mais dans quelle mesure ce nouvel opus fait-il honneur au blason ?
Esthétiquement d’abord, la nouvelle Ford Focus RS apparaît presque sage, avec un style un peu moins exubérant que sa devancière. Mais cela ne la rend pourtant pas fade, loin de là. La double calandre carnassière, son imposant becquet et son diffuseur arrière coiffant deux énormes sorties d’échappement, ne laissent aucun doute sur le tempérament exubérant de la compacte sportive de Ford.
En revanche, l’habitacle fait peu de place à l’esbroufe. Seuls les surpiqûres bleues, les superbes baquets Recaro ainsi que les manomètres coiffant la casquette du tableau de bord rappellent qu’on est à bord de la version la plus sportive de la gamme.
Côté équipement, la nouvelle génération semble bien dotée par rapport à la concurrence, en offrant un pack visibilité (capteur de pluie, allumage automatique des phares, rétroviseur intérieur photosensible), ainsi que la climatisation automatique bi-zones et la radio CD Mp3 écran tactile 8 ».
Sous le capot, exit le gros 5 cylindres turbo de 305 chevaux de sa devancière et place à 4 cylindres 2.3 litres emprunté à la Ford Mustang Ecoboost, mais dont la puissance a été porté à 350 chevaux et 440 Nm (470 Nm avec l’overboost). Pour développer plus de puissance, ce bloc a été revisité, notamment au niveau du turbocompresseur twinscroll qui recourt à une plus grande turbine et un plus gros intercooler. Accouplée à une boîte à six vitesses manuelle conventionnelle, cette motorisation permet à la RS troisième du nom de revendiquer des performances de premier plan. Ainsi, le 0 à 100 km/h s’expédie ainsi en 4,7 s, soit une seconde pleine de moins qu’une Honda Civic Type R (310 ch) et juste 5 dixièmes de plus qu’une Mercedes A 45 AMG forte de 381 ch ! Cette performance s’explique en partie par la présence d’un Launch Control, qui permet à l’auto des démarrages canon, malgré l’absence de boîte robotisée et les 1.599 kg sur la bascule, soit le poids le plus élevé du segment des compactes GTI. La vitesse de pointe, pour sa part, culmine à 266 km/h. Il est à noter que les ingénieurs de Ford ont pris le soin de bien travailler la sonorité du moteur, qui a été agrémentée de quelques détonations lors des rétrogradages.
Autre grande nouveauté sur cette version survitaminée de la Focus, c’est l’apparition de la transmission intégrale. Un changement par rapport aux deux opus précédents qui étaient des tractions avant malgré la débauche de puissance (+ de 300 ch). Développée par GKN, elle est ici déclinée dans une nouvelle configuration, qui met la sportivité et le drift à l’honneur. En effet, la nouvelle Focus RS est non seulement capable de transférer jusqu’à 70 % de son couple à l’arrière, mais aussi de répartir ensuite 100 % de ce couple sur la roue arrière gauche ou la roue arrière droite extérieure, tandis que l’électronique se charge simultanément de freiner la ou les roues intérieures. Le but : annihiler le sous-virage intrinsèque d’une auto à quatre roues motrices voire, dans ce mode Drift, provoquer et contrôler le survirage.
Ce nouvel opus offre, par ailleurs, quatre modes de conduite paramétrables (Normal, Sport, Circuit, et Drift donc) agissant sur la répartition du couple, la sonorité, la réponse à l’accélérateur, la consistance de la direction et celle de la suspension.
S’agissant de la tenue de route, les suspensions, direction et freins ont bien entendu été réétudiés en fonction des performances. Globalement, les éléments ont été renforcés et les articulations repensées, tandis que l’amortissement est désormais piloté. Il y a lieu de signaler que l’ESP est désormais totalement déconnectable, mais manuellement, ce qui représente une nouveauté par rapport à la Focus RS de 2009. De plus, les nouvelles jantes forgées ont permis de gagner 950 grammes par roue, tandis que les seules enveloppes retenues sont des Michelin SuperSport spécialement homologuées pour la Focus. En option, on trouve aussi des semi-slick Pilot Sport Cup 2, qui autorisent plus volontiers les sorties sur circuit. Quant au freinage, il a été étudié en adéquation avec le niveau de performances élevé de la bête. Il s’agit de freins signés Brembo (étriers 4 pistons et disques de 350 mm de diamètre à l’avant) qui résisteraient selon Ford à 30 minutes d’usage intensif sur piste.