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Thierry Metroz

Artisan Designer

DÉCOUVREZ L’HISTOIRE CAPTIVANTE EN PDF

Thierry Métroz est un pur produit de l’automobile française. Né en 1963, il se découvre très jeune une passion pour le dessin. À l’âge de 10 ans, sa fascination pour l’automobile a commencé, grâce à l’Alpine A110 et plus précisément à ses victoires au Rallye de Monte-Carlo, auquel Thierry Métroz assistait avec sa famille. Alors qu’il s’est orienté dans un premier temps vers l’architecture, l’ébénisterie et l’architecture d’intérieur, ses premières amours pour l’automobile l’ont rattrapé. Après avoir créé le premier département automobile dans une école de design française, il a effectué son premier stage chez Peugeot, avant de rejoindre Renault. Après 25 de bons et loyaux services, il revient au Groupe PSA, mais cette fois à la tête du design de Citroën, avant de s’occuper de DS, une fois que les 2 marques ont été séparées. Parti d’une feuille blanche pour créer de nouveaux modèles, Thierry Métroz veut redonner à l’automobile française cette réputation de luxe et de tradition qu’elle avait perdue après la Seconde guerre mondiale. Nous l’avions rencontré alors, au moment où la marque lançait le DS 7 Crossback et dans une ambiance détendue, il a partagé avec nous sa passion et les étapes les plus importantes de sa carrière.

 

D’où vous vient cette passion pour l’automobile ?

Il m’est difficile de répondre à cette question. Je ne sais pas d’où cela vient exactement, mais dans mon cas, j’ai eu un déclic. Je suis né en 1963 et en 1973, ce qui m’avait réellement marqué, c’était les victoires des Alpine A110 à Monte-Carlo. Elles avaient gagné durant plusieurs années, notamment, en 73. J’avais 10 ans et j’étais fasciné par cette voiture, je l’adorais. Donc j’ai vraiment eu le déclic, grâce à cette voiture qui est devenue mythique depuis. Quand j’étais enfant, je me rappelle très bien du cartable que j’avais sur lequel j’avais pleins d’autocollants Alpine. Je collectionnais les autocollants. J’adorerais d’ailleurs retrouver ce cartable et juste pour l’anecdote, l’Alpine A110 a été ma première voiture. Quand j’ai commencé à travailler en tant que designer en 1985, au bout de ma première année de travail, j’ai acheté cette voiture, avec laquelle j’ai roulé tous les jours pendant 6 ans.

Vous avez toujours su que vous seriez designer ?

J’ai intégré le monde du design par le dessin. Ma passion du dessin est arrivée très tôt. Elle a commencé à l’âge de 8 ans et jusqu’à l’âge de 10-12 ans, je dessinais tout le temps. Je faisais beaucoup de bandes dessinées à l’époque. J’adorais la peinture. Je me rappelle que quand j’étais à l’école, alors que tous mes copains jouaient au foot, moi je passais mes journées à dessiner. Je n’aimais pas trop les maths, je dois avouer. Par contre, ce que j’aimais bien, c’était le fait de concevoir des choses, il y avait le côté technique et le contact avec la matière. J’aimais bien imaginer quelque chose et puis travailler par la suite sur sa réalisation. Donc naturellement, quand il a fallu que je m’oriente à l’âge de 14 -15 ans, j’ai voulu faire de l’architecture. Parce que pour moi, c’était le bon métier pour, à la fois, dessiner, créer des formes et il y avait aussi le côté technique, puisqu’il fallait trouver comment fabriquer un immeuble avec toute sa structure. Ma première envie c’était de faire cela, mais je me suis aperçu que dans l’architecture il y avait très peu de dessin et beaucoup de technique. Calcul des structures, résistance des matériaux, il y avait un peu trop de maths à mon goût. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé une formation d’ébénisterie et d’architecture d’intérieur. J’ai étudié pendant 3 ans ces deux métiers et là j’étais heureux, parce que dans l’architecture d’intérieur il y avait le travail des matériaux (aluminium, acier, cuir, bois…) et puis j’avais en parallèle l’ébénisterie où je travaillais, notamment, la sculpture du bois. Une fois que j’ai eu mon diplôme, je suis monté à Paris, où j’avais 2 options. Soit je continuais à faire de l’ébénisterie et de l’architecture d’intérieur à l’école Boulle, soit je faisais du design produit avec toute la partie dessin et créativité que cela impliquait. Il fallait en plus imaginer les produits du futur. C’est bien évidemment, cette 2e option qui m’intéressait le plus, alors qu’à l’école Boulle, il aurait fallu suivre la tradition.

Vous avez d’abord étudié le design produit. Comment avez-vous basculé vers l’automobile ?

Au cours de ma formation, j’ai dessiné des cafetières et d’autres produits du , mais j’avais toujours cette passion pour l’automobile, qui m’a conduit à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA) et avec quelques camarades de promotion, nous avons créé le premier département Design automobile au sein de cette école. Cela ne s’était jamais fait en France. Nous avons donc pris contact avec les constructeurs français pour commencer à faire des stages. Nous étions 5 ou 6 et notre projet de diplôme, c’était un projet automobile un peu fou. Une sorte de concept-car.

Après vos études à l’ENSAAMA, vous saviez pour quelle marque vous vouliez travailler ?

J’ai fini mes études en 1984 et mon premier stage, c’est chez Peugeot que je l’ai effectué. Je suis resté 3 mois au centre de style. Et l’année d’après, j’ai fait mon stage chez Renault.

Parlez-nous de vos débuts chez Renault ? Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?

J’ai intégré Renault en 1985. À l’époque, c’était Gaston Juchet qui était à la tête du design de la marque. C’est lui qui m’a embauché, mais en réalité, c’est Jean-François Venet qui m’a donné ma chance. Il a cru en moi. Il m’a d’abord proposé un stage, avant de m’embaucher. Il faut dire que j’étais très intéressé par Renault, à cause d’Alpine. Quand j’ai commencé, Alpine existait encore mais sa fin était proche. Quand j’ai commencé, c’était avec Jean-Pierre Ploué, qui est aujourd’hui à la tête du style des 3 marques Peugeot, Citroën et DS. Nous avons fait nos études ensemble. Il a fait les mêmes écoles que moi et nous sommes arrivés chez Renault en même temps. J’y suis resté jusqu’en 2009, quand Patrick LeQuément est parti. Il faut dire qu’en 25 ans j’avais fait le tour. C’était génial. J’ai travaillé sur pleins de voitures, mais il était temps pour moi de changer. Il y avait une belle opportunité chez PSA. Jean-Pierre Ploué avait besoin de quelqu’un pour prendre la tête du style Citroën.

Comment ont été vos débuts chez Citroën et par la suite chez DS ?

J’ai intégré Citroën en 2010 et par la suite, les deux marques ont été séparées. C’était en 2013, juste avant la création de la marque. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’occuper à temps plein de DS. C’était un beau challenge à relever, vu qu’on partait d’une feuille blanche. Nous avons créé une marque avec sa propre identité. La vocation de DS est de faire revivre le luxe à la française. Montrer qu’en France, on sait encore fabriquer des voitures de luxe. Chez DS, nous avons mis en place depuis 2 ou 3 ans maintenant les valeurs de la marque. Nous sommes en train de construire des DS Store, des DS Salons, des lieux de vente qui sont dédiés, avec des vendeurs qui sont formés pour accueillir des clients premium et maintenant, nous en sommes à la deuxième génération de produits avec, notamment, le DS7 Crossback. Ce sont de vraies voitures premium, qui sont vendues dans un univers premium, avec une promesse de marque et nous avons les services qui vont avec aussi. L’erreur des autres marques françaises a été qu’elles ont voulu faire des voitures haut de gamme, mais dans un monde mainstream et cela ne marche pas. Ce n’est pas un problème de produit, mais plutôt de stratégie. Chez DS, on fait les choses dans le bon ordre ; le réseau, le service, l’expérience client. À présent, nous allons dérouler tous les produits qui vont s’appuyer sur cette expérience. Je veux quand même rappeler une chose. L’industrie automobile française, avant la Seconde guerre mondiale, représentait tout le luxe à travers Bugatti, Delage, Delahaye, Talbot, Hispano Suiza, Facel Vega… Après la  guerre, toutes ces marques ont disparu.

Quels défis devez-vous affronter aujourd’hui chez DS ?

Nous sommes en phase de lancement de la 2e génération de modèles. Comme je l’ai cité auparavant, nous commençons par le DS 7 CRossback et par la suite, nous allons développer toute une gamme. Pour cette aventure dans laquelle on démarre avec DS Automobiles, nous savons que cela va prendre entre 10 et 15 ans pour construire toute une gamme. C’est le temps qu’il faut pour avoir une base solide et pouvoir aller de l’avant. Plusieurs marques premiums devenues incontournables aujourd’hui sont passées par là. Elles ont commencé tout doucement et c’est ce que nous sommes en train de faire également. Nous avons une belle équipe et surtout une très belle marque. Réellement, chez DS, on fonctionne comme dans une start-up. Moi je me lève le matin, je viens travailler avec plaisir. Mais il est vrai qu’au quotidien, comme chez tous les constructeurs automobiles, il faut arriver à des compromis, avec les ingénieurs notamment. Mais cela fait partie du job. Nous sommes vraiment dans une dynamique extraordinaire.

Pour finir, quelle voiture rêvez-vous de dessiner ?

Voilà une question bien complexe, mais je dirais que mon rêve aujourd’hui serait de dessiner la remplaçante de la SM. Cette voiture fêtera bientôt ses 50 ans et elle est sans doute un des modèles les plus mythiques de la marque Citroën. D’ailleurs, les collectionneurs se l’arrachent. Pouvoir offrir une deuxième vie à un modèle pareil ferait rêver n’importe quel designer.

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